WASHINGTON, 22 mai (Reuters) - Les Etats-Unis disposent d'éléments indiquant que le gouvernement syrien aurait de nouveau eu recours à l'arme chimique, notamment pour une attaque menée dimanche dans le nord de la Syrie, a déclaré mardi le département d'Etat américain.

Dans un communiqué, la porte-parole du département d'Etat a souligné que Washington et ses alliés réagiraient "rapidement et de manière appropriée" s'il était prouvé que Damas a effectivement eu recours à des armes chimiques.

Aucun commentaire n'a été effectué dans l'immédiat par le gouvernement syrien.

"Malheureusement, nous continuons de voir des signes indiquant que le régime de (Bachar al) Assad pourrait avoir recommencé à utiliser des armes chimiques, dont une présumée attaque au chlore dans le nord-ouest de la Syrie au matin du 19 mai", a déclaré Morgan Ortagus, précisant que les Etats-Unis étaient toujours en train de rassembler des informations sur cet incident.

Cette attaque présumée, a poursuivi la porte-parole, s'inscrit dans le cadre d'une violente campagne menée par les forces progouvernementales syriennes en violation d'un cessez-le-feu qui protégeait plusieurs millions de civils résidant autour d'Idlib.

"Les Etats-Unis réitèrent l'avertissement donné une première fois par le président Trump en septembre 2018: une attaque contre la zone de désescalade d'Idlib serait une escalada insensée menaçant de déstabiliser la région", est-il ajouté dans le communiqué du département d'Etat.

Washington a mené des offensives aériennes en Syrie à deux reprises, en avril 2017 et en avril 2018, après avoir dit disposer de la preuve d'une attaque à l'arme chimique perpétrée par le gouvernement syrien.

En septembre dernier, un haut représentant de l'administration américaine a déclaré que des éléments indiquaient que les forces progouvernementales syriennes préparaient des armes chimiques à Idlib, le dernier bastion rebelle du pays. (Eric Beech et David Brunnstrom; Jean Terzian pour le service français)