(Actualisé avec autres citations, et Nikki Haley)

par Michelle Nichols

NATIONS UNIES, 11 septembre (Reuters) - Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé mardi la Russie, l'Iran et la Turquie à "n'épargner aucun effort pour trouver des solutions permettant de protéger les civils" dans la province syrienne d'Idlib, où vivent trois millions de personnes.

Selon lui, il est "absolument crucial" d'éviter une offensive générale car pareille opération "aurait pour conséquence un cauchemar humanitaire comme on n'en a encore jamais vu depuis le début du conflit syrien, pourtant sanglant".

"Je comprends que la situation actuelle à Idlib n'est pas viable et que la présence de groupes terroristes ne peut pas être tolérée. Mais lutter contre le terrorisme ne dispense pas les belligérants de leurs obligations fondamentales eu égard au droit international", a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt, un haut responsable du ministère iranien des Affaires étrangères, Hossein Jaberi Ansari, avait assuré que son pays partageait la vive inquiétude des Nations unies sur la perspective d'une catastrophe humanitaire dans la province d'Idlib.

L'Iran et la Russie sont les principaux soutiens du régime du président syrien Bachar al Assad, qui a l'intention de reprendre aux insurgés leur dernier bastion, la province d'Idlib. Les avions russes et syriens ont recommencé leurs opérations de bombardement contre cette région après plusieurs semaines de calme, en guise de prélude à ce qui pourrait bien être une offensive générale.

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"Nous aussi, nous sommes inquiets. Nous allons oeuvrer pour que cela n'ait pas lieu", a dit Ansari à son arrivée à Genève pour des discussions sous l'égide de l'Onu sur la création d'une commission constitutionnelle syrienne.

Ces discussions sont parrainées par l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, et englobent aussi des représentants russes et turcs.

A New York, parallèlement, la Russie a informé mardi le Conseil de sécurité des Nations unies des résultats du sommet russo-turco-iranien qui s'est tenu à Téhéran vendredi et n'a pas débouché sur un cessez-le-feu dans la région d'Idlib.

Outre les Nations unies, les Etats-Unis redoutent eux aussi une "catastrophe humanitaire" dans la région d'Idlib, où vivent deux à trois millions de civils. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré dans un article au Wall Street Journal qu'une offensive de l'armée syrienne dans la province d'Idlib serait une menace humanitaire et sécuritaire pour la Turquie, pour l'Europe et au-delà.

Quant à la représentante permanente des Etats-Unis à l'Onu, Nikki Haley, elle a déclaré mardi que "La Russie, l'Iran et Assad anéantissent Idlib et nous demandent d'appeler cela la paix. Mais la réalité est là: (le processus de paix d')Astana a échoué. Il n'est pas parvenu à arrêter les violences et à favoriser une solution politique". (Michelle Nichols et Babak Dehghanpisheh; Eric Faye pour le service français)