Oi, numéro un de la téléphonie fixe au Brésil, a engagé une vaste restructuration de sa dette après avoir déposé le bilan en 2016. Toute velléité de rapprochement entre Telecom Italia et Oi serait "extrêmement irresponsable", a dit Amos Genish.

Elliott a annoncé mardi détenir une participation dans Telecom Italia et prévenu qu'il pourrait prendre des initiatives pour tenter de renouveler le conseil d'administration afin d'améliorer la gouvernance, la valeur et la stratégie de l'opérateur italien.

Cette initiative a été perçue comme une offensive lancée contre la manière dont Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia, gère l'opérateur italien.

Les analystes spéculent depuis des années sur une éventuelle alliance entre les activités brésiliennes de Telecom Italia, TIM Participacoes, et Oi et les marchés imaginent désormais qu'Elliott pourrait pousser dans cette direction.

Le fonds activiste n'a pas encore précisé la nature des changements qu'il souhaite chez Telecom Italia.

Amos Genish, qui pourrait rencontrer des représentants d'Elliott ce vendredi dans le cadre d'une présentation aux investisseurs, a déclaré au FT qu'une transaction avec Oi profiterait uniquement aux actionnaires de l'opérateur brésilien et remettrait en cause la promesse de Telecom Italia de reprendre le versement d'un dividende en 2019 et 2020.

A ses yeux, la filiale brésilienne de TIM dispose de manière indépendante d'un important potentiel de croissance qu'il ne faut pas fragiliser avec une éventuelle fusion.

Telecom Italia a présenté mercredi son plan stratégique pour 2020, par lequel il s'engage à augmenter la rémunération de ses actionnaires via un accent mis sur le numérique, le renforcement de sa couverture à haut débit et le développement de son offre en contenus vidéos, musicaux et de jeux.

Conformément aux demandes des autorités italiennes, Telecom Italia a entrepris de scinder son réseau fixe en Italie du reste de ses activités et de le placer dans une entité qu'il continuera de contrôler pleinement.

Amos Genish a dit au Financial Times qu'il serait prématuré de vouloir coter cette entité en Bourse.

Ses déclarations ont été confirmées par un porte-parole de Telecom Italia.

(Agnieszka Flak; Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia, TIM Participacoes SA, Oi SA