* Un consortium turc choisi pour construire le 3e aéroport d'Istanbul

* TAV Holding avait jeté l'éponge après le 1er tour

* ADP dit soutenir pleinement son partenaire, dont il détient 38%

* Ni recours juridiques ni dépréciations en vue-PDG d'ADP (Actualisé avec conférence téléphonique)

ANKARA/PARIS, 3 mai (Reuters) - Un consortium turc a remporté vendredi l'appel d'offres pour la construction du troisième aéroport d'Istanbul, au détriment notamment de TAV Holding, filiale d'Aéroports de Paris.

TAV, dont ADP détient 38%, avait préféré renoncer à poursuivre la procédure dès qu'avaient été connus les résultats du premier tour, jugeant le niveau des enchères trop élevé.

Prenant acte de la décision de l'autorité de l'aviation civile turque, ADP a déclaré dans un communiqué avoir "pleinement soutenu TAV Airports dans son offre comme dans sa décision de ne pas dépasser le niveau de proposition financière qui lui paraissait raisonnable".

Le groupe a exclu tout recours juridique et tout risque de dépréciations liées à "cette perte d'opportunité", a dit le PDG d'ADP Augustin de Romanet, lors d'une conférence téléphonique. Le groupe sera "correctement indemnisé", a-t-il dit, le montant de l'indemnisation devant être déterminé par des experts.

L'aéroport devrait entrer en service au plus tôt début 2018, trois ans avant la fin de la concession de TAV pour l'aéroport Ataturk d'Istanbul, entraînant un manque à gagner qu'ADP avait précédemment estimé à 300 millions d'euros au maximum.

TAV, a ajouté Augustin de Romanet, examinera d'éventuelles propositions d'association que lui ferait le consortium retenu, où ne figure aucun spécialiste de la construction d'aéroports.

A la Bourse de Paris, l'action ADP a clôturé en baisse de 2,33% à 67,6 euros. A Istanbul, le titre TAV a cédé 7,8%.

Un ensemble réunissant l'allemand Fraport et le turc IC Ictas, était également en lice pour l'obtention du contrat, mais a lui aussi préféré renoncer.

Le lauréat, dans lequel figurent les sociétés Limak, Cengiz, Kolin, Mapa et Kalyon, a proposé 22,15 milliards d'euros pour décrocher l'exploitation pendant 25 ans du futur aéroport dont la Turquie espère faire le premier du monde. L'investissement initial sera de dix milliards d'euros, a précisé le ministre turc des Transports.

Les conditions de l'entrée d'ADP au capital de TAV en mai 2012 avaient suscité une polémique, le conseil d'administration d'ADP ayant donné son feu vert alors même que le gouvernement turc venait de faire part de son intention de lancer un appel d'offres pour la construction d'un troisième aéroport concurrent à Istanbul. (Ozge Ozbilgin à Ankara, Noëlle Mennella à Paris, édité par Dominique Rodriguez)