La Banque centrale du Canada a dernièrement décidé de maintenir son taux directeur à 1%, optant pour la prudence dans le resserrement de sa politique monétaire. Pourtant, c’est bien cette dernière qui est à l’origine du rallye du mois de septembre. Effectivement, les autorités monétaires ont remonté à deux reprises les taux d’un quart de point. La première hausse s’est faite le 12 juillet 2017 et la deuxième, le 6 septembre dernier, a complètement pris de cours les opérateurs. L’impact sur les taux longs ne s’est pas fait attendre. Ces derniers se sont envolés de 16% en un mois, profitant largement aux banques canadiennes puisque cela leur confère une plus grande marge sur leurs activités de crédit. L’impact positif sur l’indice canadien n’est donc pas surprenant puisque le secteur des services financiers représente environ 35% de la côte. La Royal Bank of Canada s’est ainsi adjugée 10% depuis le début du mois de septembre, tandis que les cours de la Bank Of Montréal et de la Toronto-Dominion Bank se sont respectivement appréciés de 11% et 12,5% sur la même période.

Nous ne pouvons néanmoins pas appréhender la dynamique de la place de Toronto sans aborder le thème du pétrole et des matériaux de base, deux autres secteurs grandement représentés dans l’indice national. Premièrement, le secteur pétrolier se redresse progressivement, porté à la fois par une demande vigoureuse et une bonne tenue des cours pétroliers, qui tendent à rentabiliser les activités pétrolières issues des sables bitumineux. Les résultats du troisième trimestre de Suncor illustrent cette idée, le premier groupe pétrolier canadien ayant publié des résultats records. La compagnie a réalisé un bénéfice net de près de 1,3 milliard de dollars canadiens, à comparer avec un bénéfice de 392 millions de dollars pour la même période l'an dernier. En ce qui concerne les matériaux de base, l’envolée des cours des métaux industriels tend à soutenir les prix du secteur minier, en grande difficulté depuis le début de l’année.

D’un point de vue graphique, en unités de temps hebdomadaires, le parcours de l’indice de Toronto répond à des principes techniques bien précis. Après avoir inscrit un V-bottom en 2016, cette figure de retournement a posé les fondements d’une accélération jusqu’à la ligne des 15 800 points, soit les plus hauts de ce début d’année. Par la suite, un pull-back s’est opéré sur l’ancienne résistance des 15 000 points, où s’est matérialisée la nouvelle accélération en cours. Le retournement à la hausse des moyennes mobiles hebdomadaires signale par ailleurs une reprise de la tendance de fond haussière. La pression acheteuse pourrait donc perdurer pour in fine inscrire de nouveaux records en direction des 16 000 et des 17 000 points. 

Evolution du cours de l'indice de Toronto en données hebdomadaires - source : zonebourse.com