Les problèmes d'électricité continueront de sévir en Europe, tandis que la banque centrale sera sous les feux de la rampe en Nouvelle-Zélande.

Voici votre semaine d'avance sur les marchés par Sujata Rao à Londres, Ira Iosebashvili et Lewis Krauskopf à New York, Vidya Ranganathan à Singapour, Riddhima Talwani à New Delhi et Sumanta Sen à Mumbai.

1/ LES DÉTAILLANTS ARRONDISSENT LEURS BÉNÉFICES

Les investisseurs seront attentifs à ce que les plus grands détaillants américains ont à dire sur la hausse des prix, après une rare bonne nouvelle sur l'inflation la semaine dernière.

Walmart et Target, qui publient respectivement mardi et mercredi leurs résultats du deuxième trimestre, ont récemment réduit leurs prévisions et ont averti que l'inflation comprimait les marges et forçait les consommateurs à réduire leurs achats discrétionnaires.

Les perspectives des détaillants sur le comportement des consommateurs seront essentielles pour les investisseurs qui cherchent à évaluer le rythme de l'inflation. Les prix à la consommation américains sont restés inchangés le mois dernier, ce qui représente la plus forte décélération mensuelle de la hausse des prix depuis 1973.

Parmi les autres grands détaillants qui publieront leurs résultats, citons Home Depot mardi et Lowe's le lendemain, tandis que les données sur les ventes au détail aux États-Unis, prévues pour mercredi, donneront une image générale de la situation des consommateurs.


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2/ L'HOMME MALADE DE L'EUROPE DEVIENT PLUS MALADE

Avec les terribles avertissements de la Banque d'Angleterre qui résonnent encore dans leurs oreilles, les traders ne peuvent s'attendre à aucune réjouissance des données britanniques à venir.

Les chiffres de l'inflation britannique à la consommation pour juillet, attendus mercredi, dépasseront probablement l'impression de 9,4 % de juin, se dirigeant vers un pic de 13,3 % prévu pour octobre.

La BoE prévoit une récession longue et profonde, dont les données sur les ventes au détail de juillet, publiées le 19 août, pourraient être la preuve. Les ventes ont chuté de 5,8 % en glissement annuel en juin, tandis que la confiance des consommateurs est à son plus bas niveau depuis 1974.

Le marché du travail britannique a jusqu'à présent été robuste ; près de 300 000 emplois ont été créés au cours du trimestre qui s'est terminé en mai, laissant le chômage à seulement 3,8 %.

Cependant, corrigés de l'inflation, les salaires hors primes ont connu la plus forte baisse depuis le début des enregistrements en 2001. Une autre lecture de ce type pourrait émerger mardi, au moment où les travailleurs du rail se préparent à de nouvelles grèves qui ont paralysé les transports publics cet été.


GRAPHIQUE : Données économiques du Royaume-Uni

3/ TOUJOURS 50-50 AUX ANTIPODES

L'étroitesse des marchés de l'emploi en Nouvelle-Zélande et en Australie fait qu'il est difficile pour l'impénétrable Reserve Bank of New Zealand et la Reserve Bank of Australia, plus loquace, de trouver un terrain d'entente sur les hausses de taux.

Les investisseurs sont certains que le gouverneur de la RBNZ, Adrian Orr, n'est pas encore prêt à faire des compromis sur l'inflation et qu'il augmentera les taux de 50 points de base supplémentaires mercredi, malgré le léger assouplissement des prévisions d'inflation et le refroidissement des prix de l'immobilier.

Ce que la RBNZ signalera sur la croissance des salaires pourrait faire basculer les attentes actuelles d'un taux directeur maximal de 4 % au début de l'année prochaine.

Les données sur les salaires du deuxième trimestre en Australie sont attendues le même jour, et des signes anecdotiques suggèrent que le marché de l'emploi le plus tendu depuis cinq décennies incitera la RBA à augmenter ses taux de 50 points de base le mois prochain, et de 225 points de base en quatre mois - un rythme jamais vu depuis les années 1990.

La banque centrale de Norvège devrait quant à elle relever ses taux lors de sa réunion de jeudi. Elle a augmenté les taux de 50 points de base en juin et certains économistes s'attendent à des hausses importantes en août et septembre.


GRAPHIQUE : Les malheurs de la politique monétaire de la Nouvelle-Zélande

4/ PRIEZ POUR LA PLUIE

Déjà ébranlée par des pénuries d'approvisionnement en gaz, l'Europe est confrontée à une flambée des prix de l'électricité et à d'éventuelles coupures de courant, alors que le temps torride de l'été fait chuter le niveau de l'eau dans les rivières, les lacs et les réservoirs.

Le long de la partie allemande du Rhin, les barges ne peuvent naviguer qu'avec des charges partielles de charbon, ce qui menace la production des centrales électriques. La Norvège, qui connaît de faibles précipitations après un hiver relativement peu enneigé, pourrait plafonner les exportations d'hydroélectricité afin de préserver ses réservoirs.

En conséquence, le contrat 2023 de la charge de base allemande, la référence en Europe, a atteint des sommets, doublant presque depuis la mi-juin.


GRAPHIQUE : Les prix atteignent de nouveaux sommets

5/ HOME RUN

La semaine prochaine, le marché immobilier américain en perte de vitesse sera soumis à quelques vérifications. Les données de juillet sur les mises en chantier sont attendues mardi, après que l'activité de construction de nouveaux logements aux États-Unis ait chuté à son plus bas niveau depuis neuf mois en juin.

Les données sur les ventes de logements existants aux États-Unis pour le mois dernier sont publiées jeudi, après que ces ventes aient chuté pour un cinquième mois consécutif en juin pour atteindre le niveau le plus bas en deux ans.

Toutefois, une modération des taux hypothécaires pourrait soutenir le logement, le taux à 30 ans ayant tendance à baisser depuis la mi-juin après avoir doublé en 2022.

L'ETF SPDR S&P homebuilders a rebondi de 25 % depuis la mi-juin après avoir été malmené au cours du premier semestre de l'année.


GRAPHIQUE : Marché du logement aux États-Unis