Les décisions se suivent et ne se ressemblent pas. Après la Banque centrale européenne, la Banque nationale Suisse a de nouveau abaissé son loyer de l’argent pour le ramener à zéro. Il faut dire que ce petit pays européen vient de retrouver sa place de champion du monde de la compétitivité, selon un classement établi par l’institut de management de Lausanne (IMD). Curieusement, le rapport balaie par la même occasion plusieurs idées reçues à commencer par les effets délétères d’une monnaie forte. Manifestement, il n’en est rien car selon le directeur de recherche, une monnaie forte reflète la confiance des investisseurs tandis que la Suisse est un modèle de stabilité politique sur fonds d’infrastructures développées. A titre de comparaison, la France ressort en 22e place contre 19ème pour l’Allemagne. De là à dire que nos dirigeants politiques seraient bien inspirés d’en prendre de la graine…
Aux États-Unis, la Fed a laissé ses taux inchangés en raison d’une inflation toujours élevée, d’un marché de l’emploi résilient et de risques géopolitiques élevés. Deux baisses de taux d’ici la fin de l’année font toujours consensus avec une première intervention en septembre puis la seconde en décembre. Côté consommation, les ventes de détail ont logiquement accusé le coup en mai avec une baisse mensuelle de -0.9%. Rien de surprenant en cela, les américains ayant anticipé leurs achats avant la mise en place des droits de douane. En rythme annuel, elles atteignent encore +3.3% ce qui est tout à fait décent, même une fois ajustée de l’inflation (0.9%). Il faut s’attendre à quelques turbulences au cours de l’été lorsque les consommateurs feront face aux hausses de prix dont l’ampleur réelle reste encore une inconnue.
Les rendements obligataires n’ont que faiblement évolué et continuent globalement d’osciller à l’intérieur des extrêmes enregistrés en avril à l’image du 10 ans allemand entre 2.72% et 2.42%. L’absence observée de fuite vers la qualité est plutôt une bonne nouvelle dans la mesure où les opérateurs ne tablent pas pour le moment sur une contagion de la guerre au Moyen-Orient après les bombardements américains sur les installations nucléaires iraniennes. L’indice de la peur, le VIX reste également sous son sommet enregistré le 23 mai dernier, à 25.50% qui avait été enregistré lors de l’annonce par Donald Trump d’une taxe de 50% sur les produits européens exportés aux États-Unis.