Une fois n’est pas coutume, la semaine dernière a été rythmée par quelques publications économiques d’envergure. Commençons par l’indice PMI de Chicago. Attendu à 47.30, il est ressorti à 40.40 contre 48.60 le mois précédent. Il est intéressant de remarquer que le PMI est un indicateur avancé des futures récessions aux Etats-Unis. Pour s’en convaincre, jetons un petit coup d’œil au graphique ci-dessous. Le PMI est affiché en blanc tandis que les colonnes bleus correspondent aux périodes officielles de récession telles que publiées par le National Bureau of Economic Research (NBER en abrégé). D’une manière générale, lorsque le PMI « tombe » sous 40 (ligne horizontale rouge), les Etats-Unis entrent en récession peu ou prou en même temps.

(Source : Bloomberg)

La seconde publication marquante concerne les créations d’emplois. Elles ressortent à +339k contre 195k attendus, chiffre à comparer également aux 294k d’avril. Le moins que l’on puisse dire est que le marché de l’emploi américain est particulièrement résilient à toute velléité récessionniste. Parallèlement, cela ne fait pas forcément les affaires de la Fed qui attend au contraire des destructions d’emplois en raison de sa politique monétaire restrictive. C’est une manière de peser sur la consommation et par extension sur l’inflation. Sauf que pour le moment, cela ne fonctionne pas très bien. Pour autant, certains membres de la Fed ont publiquement affirmé que la réunion de juin devrait plutôt s’orienter vers un statuquo. D’ailleurs selon l’outil Fedwatch du CME la probabilité d’une hausse de taux est tombée à 29%. C’est dire que les investisseurs voient dans ces annonces le signes d’un probable pivot poussant parallèlement les indices boursiers à la hausse, valeurs technologiques toujours en tête. Il est amusant de noter que c’est à ce stade que les dissensions apparaissent. De pivot que nenni selon certains qui ne voient qu’une pause momentanée dans un cycle de hausse de taux toujours en vigueur. Le temps nous dira lequel des protagonistes avaient vu juste. En attendant, le rendement du 10 ans américain est revenu tester son support à 3.64% et conserve donc son biais positif avec une cible potentielle maintenue autour des 4.02%. En parallèle, le 10 ans allemand s’enferme dans un étroit trading range de bornes 2.18/2.55%. Pour rappel, seul le débordement de la borne supérieure permettrait de relancer la dynamique haussière à moyen terme en direction des 3.01%. Pour le moment, la configuration reste mitigée avec un biais négatif.