Les semaine se suivent et se ressemblent, un peu. Si tous les yeux étaient rivés sur la Banque centrale américaine en ce début de mois, pour rien je vous rappelle, les investisseurs espéraient bien que les chiffres sur l’inflation (CPI et PPI) allaient (re)mettre de l’ordre dans tout cela et nous permettre enfin de tenir le fil d’ariane. C’était sans compter la perfidie des statistiques économiques. Ressorties globalement en ligne, elles n’ont pour le moment absolument pas fait bouger les lignes. Certes l’inflation ralentie mais elle reste largement au-dessus de la cible de la Fed et fait marquant, elle tend à se déplacer. Non pas avec ses petites jambes (quoique) mais au sein des différentes composantes. Il y a un an avec la crise en Ukraine, l’énergie était le principal moteur de l’inflation. Puis est venu le tour des services, des salaires et maintenant de l’alimentation.

De fait, les anticipations concernant la future politique monétaire vont bon train. A l’heure où j’écris ces lignes, c’est le statuquo qui l’emporte avec une écrasante majorité (88.6% selon l’outil Fedwatch du CME) tandis qu’une baisse de taux dès cet été est toujours attendu. Pourtant, d’après une étude Goldman Sachs, « la Fed a rarement suivi une pause par des réductions [de taux] dans les six mois lorsque le marché du travail était tendu ». En clair, la Fed pourrait effectivement faire une pause pendant quelques mois avant d’entamer un nouveau cycle de relèvement de ses taux, surtout si le marché de l’emploi reste aussi dynamique qu’actuellement.

En attendant que la situation se résolve, le rendement du 10 ans américain reste désespérément à l’intérieur de son canal de consolidation horizontal de bornes 3.31/3.64%. C’est ici que le parallèle avec la poudre noire intervient. On attendra tranquillement le sens de sortie avant de se positionner via des ETF – ou des futures pour les ambitieux - et jouer l’effet explosif des sorties de canaux.