Les rendements obligataires finissent la semaine quasiment au plancher (sauf les BTP italiens)... au plancher historique s'entend.
Ce début de mois d'août est hors norme, avec une avalanche de record absolus et jamais vus (même en 1929) en terme de taux négatifs : après la Slovaquie et la Slovénie, l'Irlande a rejoint la grosse de douzaine de pays dont les créanciers payent leur débiteur pour obtenir l'étrange 'privilège' de détenir leur dette souveraine, contre la certitude de perdre de l'argent !

Alors qu'un rendement inférieur à -0,75% était une exception réservée aux emprunts helvétiques (toutes maturités confondues), c'est devenu monnaie courante en quelques semaines pour des échéance de 2 à 5 ans, non seulement en Allemagne mais également en Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Pays Bas... et la Suède n'est pas très loin avec -0,65% sur 5 ans.

La palme de la courbe des taux la plus plate revient par contre aux 'Gilts britanniques (0,45% à 2 ans, 0,31% à 6 ans, 0,48% à 10 ans) et à la République Tchèque avec 0,97% à 2 ans, 0,90% à 6 ans et 0,96 à 10 ans.

Les taux sont demeurés très bas pour cause de surgissement d'une vague d'aversion au risque consécutive aux dernières déclarations de Donald Trump depuis les jardins de la Maison Blanche -juste avant de prendre un 'congé Golf'- dans laquelle il indique que 'les pourparler commerciaux sino-américains de septembre pourraient être annulés (./.), la Chine ne semble pas vraiment vouloir d'un accord et nous ne sommes pas prêts non plus, mais nous ne changeons pas notre façon d'agir'.

La Chine a rappelé à de nombreuses reprises qu'elle ne négociait pas sous la contrainte... et Donald Trump se vante des pénalités douanières qu'il a instaurées et se félicite qu'elles coûtent très cher à Pékin.

Enfin, ignorant l'appel à respecter l'indépendance de la FED par ses 4 précédents présidents dans le New York Times, Donald Trump appelle sans détour la FED à réduire son taux de -100Pts de base.
Les T-Bonds US ressortent peu changés en cette veille de weekend à 1,713% (comme la veille) : ils ont inscrit un plancher de 1,68% peu après la publication des prix à la production américains en juillet.

Ils demeurent très 'sages' et conformes aux attentes avec +0,2% contre une hausse de 0,1% en juin, soit un taux annuel de +1,7% (comme en juin) conforme au consensus.
En donnée 'core' (hors prix alimentaires et énergétiques) les prix ont baissé de 0,1% en juillet, leur 1ère contraction depuis 4 ans.

Sur le vieux continent, la production industrielle française a chuté de 2,3% en juin, après une progression de 2% le mois précédent, et alors que les économistes n'anticipaient qu'un retrait de 1,8%.
Nos OAT finissent en très léger repli, avec un rendement en hausse de +1Pt à -0,27% contre -0,28% jeudi.

Par ailleurs, l'Allemagne a vu son excédent commercial reculer à 18,1 milliards d'euros en juin, à comparer à 18,7 milliards en mai, du fait d'un léger tassement de 0,1% des exportations et d'une hausse de 0,5% des importations.

Les Bunds continuent de se détendre, à -0,573 contre -0,558%.

Plus au sud, seconde séance de lourde correction pour les BTP italiens avec +27Pts de base à 1,81%, soit l'équivalent du score hebdo (contre 1,3800% au plus bas 48H auparavant): Matteo Salvini va convoquer des élections législatives anticipées après avoir signifié jeudi qu'il rompait l'alliance avec la formation '5 Stelle' de Luigi di Maio, ressorti très affaiblie de récents scrutins régionaux.

Les' bonos' espagnols ont été légèrement contaminés par les BTP et se dégradent de +5Pts de base à 0,28%.


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