Les chiffres 'macro' sont mauvais, épouvantables même, les indices boursiers sont en repli de -1%... mais cela ne soutient nullement les marchés obligataires qui consolident assez lourdement, à commencer par nos OAT avec +7,8Pts de base à 0,013% (l'UE anticipe une chute de -7,7% du PIB français en 2020, un rebond de +6,3% en 2021).

Les Bunds ne font guère mieux que nos OAT avec +7,5Pts à -0,503% (pourtant, les commandes à l'industrie allemande ont plongé de 15,6% en mars par rapport au mois précédent, d'après Destatis).

C'est pire encore au Sud avec +6Pts sur les 'bonos' à 0,9240% et on frôle les +11Pts sur les BTP italiens à 1,9800%.

L'arrêt de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe rendu la veille qui remet en cause la stratégie de la BCE -et notamment les 'QE' et les achats ciblés de dettes périphériques- jette une ombre sur l'indépendance de la BCE par rapport aux juridictions des pays membres de l'Eurozone.
Bruxelles pourrait faire valoir que la Cour européenne prévaut sur les décisions des institutions judiciaires des pays membres.

Mais la tendance n'est pas plus favorable outre-Atlantique avec des T-Bonds qui se dégradent de +7,2Pts à 0,729%, le plus mauvais niveau affiché depuis 3 semaines (le 15 avril).

L secteur privé américain a détruit 20.236.000 emplois, un chiffre conforme à la prévision moyenne des économistes qui s'établissait à une perte de 21 millions 'tout rond'.

Dans le détail, 6 millions d'emplois ont été perdus dans les entreprises de moins de 50 salariés, 5,3 millions dans les entreprises de 50 à 499 salariés et 8,9 millions dans les grandes entreprises.

Il y avait aussi de nombreux chiffres attendus en Europe et ils témoignent tous d'une dégradation conjoncturelle abyssale: en France, l'indice IHS Markit des 'services' s'est replié de 27,4 en mars pour s'établir à 10,2 en avril, signalant ainsi une accélération de la contraction sans précédent.

L'indice PMI composite IHS Markit de l'activité globale dans l'Eurozone s'affiche à 13,6 en avril: il redresse très légèrement par rapport à son estimation flash (13,5).
L'indice final des 'services' dans la zone euro s'affiche à 12, en hausse par rapport à l'estimation flash (11,7) mais en baisse de plus de moitié par rapport à mars (26,4).

En Espagne, le chiffre d'avril est à peine croyable: le PMI des 'services' se désintègre de 23 vers 7,1, ce qui constitue peut-être un plancher incompressible et donc un motif d'espoir pour les prochains mois.

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