Etudier le comportement des rendements sur les taux longs constitue un complément d’aide à la décision, notamment dans le cadre d’une gestion active, afin d’ajuster ses investissements en actions.

En effet, lorsque les acteurs du marché jouent la carte de la sécurité pour diverses raisons (économique ou  géopolitique), ils opèrent des arbitrages en faveur des actifs les moins risqués que sont les emprunts souverains. Mécaniquement, cela fait baisser les taux de rendements. A l’inverse, d’intenses dégagements sur les titres obligataires ont tendance à orienter les taux à la hausse.

En vérifiant le parcours boursier exceptionnel depuis le début d’année, on pourrait logiquement penser qu’il s’agit de flux significatifs provenant en partie du marché obligataire, ce qui devrait donc entraîner une augmentation des taux de rendements de ces emprunts d’Etat.

Or, il n’en n’est rien puisque les taux à 10 ans inscrivent de nouveaux plus bas révélateurs. Le Bund allemand se replie fortement pour revenir proche de zéro (0.1%), l’OAT française en fait de même en rémunérant un taux de 0.50%.
Véritable valeur refuge, tout comme la monnaie nationale, la dette Suisse dégage un intérêt négatif de -0.33%. Il en est de même avec le Japon, qui fournit une rémunération négative sur son emprunt à dix ans de -0.1%

Cette situation contradictoire constitue une réelle énigme car les deux principaux marchés, Actions et Taux, n’envoient pas les mêmes signaux. Une divergence qui ne devrait pas perdurer !


Source : Bloomberg (20.02.2019)
 
Fin 2018, les taux baissent en parallèle du stress du marché actions (vert). Depuis le début d’année, les références obligataires prolongent leur mouvement baissier alors que les actions remontent fortement.