Le 'risk-off' de vendredi se tempère un peu et le compartiment obligataire consolide: le rendement des Treasuries à 10 ans se tend de +4Pts à 1,5260%.
Les échanges ont été nerveux, ce qui démontre que beaucoup d'opérateurs se sont rués à l'achat en 'mode panique' vendredi et sont prêts à ressortir tout aussi vite si Wall Street remonte: les T-Bond s'est tendu jusqu'à près de 1,565% (au plus haut).
En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans se tend de +2,3Pts, un peu plus que nos OAT avec +1,5Pt à 0,0480%.
Ce petit différentiel s'explique aisément: les Bunds auraient même pu se dégrader vu les chiffres de l'inflation publiés ce midi en Allemagne.
Selon Destatis, l'inflation a grimpé pour atteindre 5,2% en taux annuel au mois de novembre, marquant une nette accélération après +4,5% en octobre (selon les statistiques préliminaires, les chiffres définitifs seront publiés le 10 décembre).

Le taux calculé par Destatis est donc supérieur aux prévisions des économistes, qui attendaient une hausse de 5%, et de tels niveaux n'avaient plus été observés depuis le début des années 90, suite au boom des prix lors de la réunification'.
Le principal responsable, c'est la flambée de 22,1% des prix de l'énergie sur le mois en cours.
Pour tempérer un peu les craintes de spirale inflationniste incontrôlable, l'évolution des prix en 'séquentiel' (d'un mois sur l'autre) fait apparaître un recul de -0,2% (le taux de 5,2% inclut un 'effet de base' important).
Reste maintenant à estimer l'impact de la forte hausse du 'SMIC' allemand, de 900 à 1.200E qui est une des mesures emblématiques du nouveau gouvernement de coalition d'Olaf Scholz (l'ex-ministre des finances d'Angela Merkel) qui souhaiterait en parallèle revenir à l'orthodoxie budgétaire pré-crise (l'Europe en est encore loin).

La semaine à venir sera jalonnée par la publication d'une série d'indicateurs, le plus attendu étant celui des chiffres mensuels sur l'emploi aux Etats-Unis (NFP), qui seront dévoilés vendredi.

Le FED a plusieurs fois évoqué le long chemin à accomplir pour que tous les américains licenciés il y 18 mois retrouvent un emploi... mais avec moins de 200.000 chômeurs hebdo (du jamais vu depuis les années 70 aux Etats Unis), qu'est-ce que Jerome Powell et ses collègues espèrent de plus pour justifier de retarder encore l'horizon de la 1ère hausse de taux (prévue par le marché en juillet 2022... mais la FED veut se donner le temps).


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