L'aversion au risque s'est nettement atténuée sur les actions mais les rendements continuent de baisser sur l'obligataire, comme si les spécialistes voyaient les risques de récession s'amplifier malgré l'activisme des banques centrales.
Jerome Powell assure que la Fed prenait 'très au sérieux' le risque de déflation et qu'elle agirait de manière 'appropriée' pour soutenir la croissance.
Il évoque même le recours aux stratégies mise en oeuvre 'avec succès' lors de la crise de 2008/2009.

Ses propos ont conforté un sentiment général évaluant à 80% la probabilité que la Fed réduise ses taux dès le mois prochain (juillet) et à 90% d'ici la rentrée.
La courbe de taux -toujours inversée- anticipe déjà 3 réductions de taux d'ici 12 mois, le T-Bond à '3 ans' s'enfonce sous 1,80%, le '2 ans' et le '5 ans' affichent à peine plus de 1,85% (les taux courts se détendent encore de -1,1 à -2,5Pts pour le '2 ans').
Le '10 ans' reste stable vers 2,124%... l'inversion de la courbe des taux s'amenuise un peu avec le '1 mois' qui se détend de -3Pts à 2,312%.

Le chiffre le plus attendu du jour aux Etats Unis concernait le secteur privé américain : il n'a généré que +27.000 emplois le mois dernier, selon ADP, un score très nettement inférieur à la prévision moyenne des analystes qui s'établissait à 180.000.

Il s'agit carrément d'une division par 10 par rapport aux 271.000 créations de postes privés enregistrées au mois d'avril 2019, chiffre révisé à la baisse par rapport à une estimation initiale qui était de 275.000.

L'industrie de production a détruit -43.000 emplois (dont -36.000 pour la construction) tandis que le secteur des services a ajouté 71 000.
Autre indication, les petites entreprises ont détruit -52.000 emplois, les entreprises moyennes en ont ajouté 11.000 et les grandes entreprises +68.000.
C'était également la journée des 'ISM' aux Etats Unis: le baromètre IHS Markit des 'services' recule de 53 vers 50,9 mais c'est en partie contrebalancé par l'ISM qui rebondit de 55,5 vers 56,9 (il s'agit pourtant de la même 'réalité économique').

C'était aussi la journée des 'ISM' (ou des PMI) en Europe: l'indice composite de l'activité globale dans l'Eurozone s'inscrit à 51,8 en mai (au-dessus de l'estimation flash à 51,6), en hausse de 0,1 point par rapport à avril (un sommet de trois mois).

Le PMI' des services (activité du secteur tertiaire) en France subit un petit ralentissement (de 51,7 vers 51,5) en mai.
L'Italie manque de peu de basculer en territoire de contraction (recul de 50,4 vers 50,00) mais cela n'affecte guère le bilan global de l'Eurozone qui s'avère plus positif qu'en première estimation, à 52,9 contre 52,8, après 52,5 en avril.

L'inflation demeure très faible: en avril, les prix à la production industrielle ont diminué de -0,3% dans la zone euro et sont resté stables dans l'UE, selon des données publiées ce matin par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.
Autre signe de faiblesse, le volume des ventes du commerce de détail a baissé de -0,4% dans la zone euro et a baissé de -0,3% dans l'UE, selon les estimations d'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.

En mars 2019, le volume du commerce de détail était resté stable dans la zone euro et avait augmenté de +0,3% dans l'UE.

Par ailleurs, en avril 2019 par rapport à avril 2018, l'indice corrigé des effets de calendrier des ventes de détail a augmenté de +1,5% dans la zone euro et de +2,9% dans la zone euro.
Les taux longs continuent de se détendre avec -2Pts sur les Bunds à -0,227% et nos OAT affichent -3,4Pts à 0,155%.
Le '10 ans' autrichien tombe sous les 0,1%, le '10 ans' néerlandais passe négatif de -0,04%, le '10 ans' danois à -0,145%.
Nouveau record absolu sur les 'Bonos' avec -3,2Pts à 0,632% puis sur le '10 ans' portugais à 0,69% (inchangé).

Nette détente également sur les 'Gilts' britanniques avec -4Pts à 0,862% malgré la perspective d'un 'hard Brexit' que Donald Trump appelle de ses voeux.
Enfin, 'La grande question est maintenant de savoir si la BCE prendra elle aussi un tour accommodant à l'issue de sa réunion de demain', s'interroge un analyste (ce sera l'une des dernières prestations de Mario Draghi qui passera le témoin fin octobre).




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