La tension des taux longs se radicalise au lendemain de la validation de l'élection de Joe Biden et du basculement du Sénat côté démocrate: la nouvelle administration, avec à Janet Yellen à la tête du portefeuille des finances, va avoir carte blanche pour lancer d'ambitieux plans de relance, intégralement financés par la dette.

Et la FED se prépare à y répondre de façon pro-active : Patrick Harker a déclaré 'je ne vois pas la FED ralentir ses achats de dette dans un futur proche'.

Ce n'est donc pas la FED qui provoquera une hausse des taux dans un avenir prévisible en adoptant une attitude plus restrictive... en revanche, l'inflation pourrait bien finir s'inviter dans la conjoncture d'ici 18 à 24 mois.

Le rendement des T-Bonds qui avait franchi résolument le cap symbolique des 1,00% mercredi (à 1,04%) double la mise avec +4Pts à 1,0820%... ce qui par ailleurs ne trouble nullement Wall Street qui continue d'aligner les records absolus par demi-douzaines (sur les indices boursiers les plus représentatifs) presque chaque jour.
Il ne se passe pas non plus un jour sans qu'un durcissement des mesures sanitaires -impliquant un ralentissement de l'activité économique- ne soit annoncé dans plusieurs pays depuis les fêtes mais les marchés semblent ne plus être capables de relier la conjoncture prévisible à 3/6 mois à l'appréciation des actifs financiers.
Les marchés obligataires européens avaient entamé l'année au zénith et ils viennent juste de commencer à se replier après avoir superbement ignoré la dégradation des T-Bonds US.

Nos OAT se tendent légèrement de +1Pt à -0,32%, les Bunds d'autant à -0,55%.

Cela aurait pu être l'inverse vu le repli des ventes de détail de -6,1% en données CVS en novembre dans la zone euro et de 5% dans l'UE (après +1,4% en octobre), selon les estimations d'Eurostat.
Une chute liée aux mesures de confinement impliquées par la Covid-19.
Sur 12 mois, la consommation a diminué de 2,9% dans la zone euro et de 2% dans l'UE.

Aux Etats Unis, les inscriptions aux allocations chômage ont quasiment stagné la semaine, selon le Département du Travail, pour s'établir à 787 000, contre 790 000 (chiffre révisé) la semaine précédente.

La moyenne mobile sur quatre semaines s'établit à 818 750, en baisse de 18 750 d'une semaine à l'autre.

Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a diminué de 126.000 la semaine précédente, à 5,07 millions.
Ces chiffres relativement neutres à la veille de la publication du NFP n'expliquent pas la poussée du rendement des T-Bonds jusque vers 1,088%.

Les Gilts britanniques se calent sur les bons du Trésor US avec +3,6Pts, à 0,282%.

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