Le -vif- stress sur les marchés, la montée de l'aversion au risque, provoquent une puissante vague d'arbitrage au profit des outils 'coffre fort' dont les rendements continuent de plonger vers des niveaux inconnus.
Les Bunds s'inscrivent ce soir à -0,522% après avoir inscrit un nouveau plancher historique à -0,537% en matinée, nos OAT naviguent allègrement en-deçà de la zone des -0,25% (jusque vers -0,277%).

Plus au Sud, les scores se figent autour de 0,25% sur les 'Bonos' et une petite consolidation affecte les BTP italiens (1,57% contre 1,54% vendredi).

Ce sont bien sûr les T-Bonds US qui font l'actualité avec -11Pts à 1,745%: le marché 'acte' déjà les 2 prochaines baisses de taux de la FED, et l'hypothèse d'un 'geste' de -50Pts dès la mi-séance grimpe de 2% de probabilité vendredi, à 25% ce lundi alors que le Dow Jones plonge de -2,7% (sous 25.800) et le Nasdaq de -3,2% (il subit également sa plus longue séquence de baisse depuis novembre 2007).

Au-delà de la riposte -bien prévisible- de Pékin aux dernières menaces de taxes douanières de Donald Trump, c'est surtout l'arme employée, celle des changes, qui traduit le degré de colère de 'bon ami' de trump, Xi-Jinping : il y avait toute un éventail de réponses plus ou moins agressives... et faire plonger le Yuan de près de -1,5%, c'est très 'agressif'.

Pékin envoie le Yuan par le fond, de près de -1,4%, vers 7,0485/$, une des plus fortes chutes en 24H de la décennie, pour une parité qui est la plus basse jamais observé depuis 11 ans, alors que le 'Renmimbi' était depuis plus de 10 semaines parfaitement stabilisé au sein d'une étroite fourchette 6,85/6,93 face au Dollar (démentant les accusations récurrentes de Trump de manipulation de la devise à à la baisse).

Et la Chine suspend également ses importations de produits agricoles américains, puis poursuit ses exportations de Fentanyl vers les USA (Donald Trump considère que c'est un poison).
Pékin ne semble plus tenter d'éviter une grave escalade des tensions commerciales et apparaît déterminée à mener à bien une 'guerre des devises'... et la Chine ne se lance depuis des millénaires que dans des guerres -éclair ou au long cours- qu'elle pense avoir gagné d'avance.

Dans un tel contexte, les 'chiffres US du jour' ont été complètement relégués au second plan.
Aux Etats Unis, l'indice ISM non-manufacturier (du tertiaire) chute de -1,4Pts, à 53,7 le mois dernier contre 55,1 en juin, alors que les économistes l'attendaient quasi stable autour de 55.
Si la composante des nouvelles commandes s'est repliée, passant de 55,8 en juin à 54,1 en juillet, le sous-indice de l'emploi s'est quant à lui amélioré, à 56,2 contre 55 le mois précédent... une mince consolation.

En Europe, l'indice PMI composite IHS Markit s'est replié de 52,2 en juin à 51,5 en juillet, signalant une croissance seulement modeste de l'activité globale dans la région.
En France l'indice PMI des 'services' se tasse légèrement à 52,6 (contre 52,9) mais on se rassure un peu avec le PMI 'composite' qui se raffermit de 51,7 vers 51,9.
En Allemagne, le PMI des 'services' chute de 55,4 vers 54,5 en juillet... de quoi étayer des anticipations encore plus vertigineuses d'un 'Bund' à -0,75% (comme le taux directeur helvétique... alors que le '10 ans' s'est inscrit à -0,89% en séance, à 0,11 des -1%, une vraie frontière théorique et psychologique).




Copyright (c) 2019 CercleFinance.com. Tous droits réservés.