Cette séance de mercredi a donné lieu à une avalanche de chiffres US, tellement nombreux que justifier les embardées des T-Bonds entre 1,63 et 1,693% à quelques heures d'intervalle (et 1,655% ce soir, donc une quasi-stabilité, à -1Pt près) relève de l'exploit.

Les opérateurs ont eu chaud car l'incursion du '10 ans' au-delà des 1,69% signifiait le franchissement de la résistance issue de 1,77% début avril et 1,70% mi-octobre.
En Europe, même scénario : des taux longs qui partent dans tous les sens, des OAT ballotées entre 0,1150% et 0,1700%... pour finir inchangées à 0,145%, les Bunds se détendent de -0,5% à -0,225%.
Plus au Sud, les Bonos effacent -1Pt à 0,52%, les BTP italiens finissent inchangés à 1,075%.

Vu la diversité des chiffres publiés aux Etats Unis en cette veille de 'pont' de Thanksgiving', chacun a pu voir midi à sa porte.

Notons qu'avant la publication des chiffres du chômage et l'inflation 'PCE', le '30 ans' avait déjà refranchi la barre symbolique des 2,00% : il ira jusqu'à 2,0320% (contre 1,88% il y une semaine) avant se se détendre ce soir vers 1,985%.

La dernière 'stat' publiée ce 24/11 concernait le moral des ménages américains et il est mauvais : l'indice de l'Université du Michigan est tombé en novembre à 67,4 (révisé de 66,8), un plus bas de presque 10 ans, principalement en raison de la remontée brutale de l'inflation (après 71,7 en octobre).
La composante des anticipations des consommateurs est également revenue à 63,5 contre 67,9 en octobre, tandis que celle des conditions actuelles s'est inscrite à 73,6, bien en-dessous des 77,7 du mois précédent.

'Ce déclin est dû à la conjugaison d'une remontée rapide de l'inflation couplée à l'absence de politiques fédérales permettant d'en limiter les conséquences sur le budget des ménages', explique Richard Curtin, l'auteur de l'étude.
Les dépenses de consommation des ménages ont cependant augmenté de 1,3% en octobre par rapport au mois précédent aux Etats-Unis, d'après le Département du Commerce, leurs revenus ont progressé de 0,5%.
Le sous-indice le plus surveillé -l'indice des prix PCE- s'est accru de 0,6 point à +5% en octobre, et de 0,4 point à +4,1% hors énergie et alimentation... le plus fort taux depuis 30 ans (de quoi plomber le marché obligataire).
Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis progressent de +0,4% au mois d'octobre 2021, pour représenter un volume annuel CVS de 745.000, contre 742.000 en septembre.
Le prix médian des ventes de logements neufs s'est établi à 407.700 dollars. A 389.000 à fin octobre, le stock de logements neufs prêts à la vente représente 6,3 mois au rythme d'écoulement actuel.

Autre chiffre très 'robuste', les inscriptions au chômage (semaine du 14 au 20 novembre) ressortent en forte baisse, avec un basculement assez inattendu sous les 200.000 (à 199.000), soit une chute de -70.000 du nombre d'inscrit alors que le consensus tablait modestement sur -10.000, vers 260.000.

Et autre bonne surprise : la balance commercial US affiche un déficit qui se contracte spectaculairement en septembre, à 82,9Md$ contre 97Mds$ en août.

Deux autres chiffres publiés à 14H30 n'étaient pas de nature à peser sur les marchés obligataires : la croissance américaine est 'revue à la hausse' de +0,1% à 2,1% (plus petit écart mesurable) et les commandes de bien durables se contractent de -0,5%, déjouant un consensus qui visait un rebond de +0,2% (après -0,4% en septembre).

Le point d'orgue pour Wall Street retentira ce soir à 20H avec le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale : il pourrait apporter de précieuses indications sur l'avancement des débats dans la perspective d'une accélération du 'tapering' (réduction des rachats d'actifs de la Fed), voire d'éventuelles hausses de taux.

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