La semaine se termine assez mal pour le compartiment obligataire, pris entre l'envol du prix du baril vers 98$ ('Brent'), les chiffres de l'emploi très robustes aux Etats Unis et la promesse par la BoE (Bank of England) qu'elle 'ira jusqu'au bout'.

Nos bons du Trésor libellés en Euro ont effacé tous leurs gains depuis le 29 septembre et le score hebdomadaire bascule dans le rouge suite aux lourdes pertes affichées ce vendredi en clôture.
Les taux se tendent symétriquement de +12Pts sur nos OAT (à 2,804%) et sur les Bunds (à 2,20%) et de +20Pts sur les BTP italiens à 4,71%: ainsi le 'spread' avec les Bunds se tend désormais à plus de 250Pts, ce qui peut être interprété comme un niveau de pré-crise.
Les Bonos espagnols s'en tirent un peu mieux avec +10Pts à 3,383%, mais ce sont bien les seuls.
En effet, Outre-Manche, c'est la débandade avec des 'Gilts' qui se tendent de +14Pts à 4,312%, soit +21Pts sur la semaine (pire clôture hebdo depuis 10 ans): il semble que tout est à refaire pour la BoE 10 jours après avoir volé au secours du marché obligataire.
Mais c'est elle qui jette de l'huile sur le feu en déclarant ce 7 octobre qu'elle ira jusqu'au bout de sa politique de lutte contre l'inflation, qioi qu'il en coûte.
Côté chiffres, c'est inquiétant : balance commerciale française continue de s'enfoncer avec un déficit de plus de 15,3 milliards d'euros au titre d'août (nouveau record), à comparer à un déficit de 14,8 milliards le mois précédent, d'après les données CVS-CJO de l'administration des douanes.
Le cap des 150MdsE de déficit sera donc allègrement franchi cette année, ce qui représente un peu plus de 5% de notre PIB.

Cette séance restera marquée par la publication du 'NFP' américain qui se solde par une douche froide sur les T-Bonds US (+5Pts à 3,875% et 3,91% au plus haut): la réduction des pertes sur le '10 ans' résulte d'un réflexe de 'course vers la sécurité' alors que le S&P500 dévisse de -2,5% et le Nasdaq de -3,5%... ce qui n'est pas rassurant mais démontre que l'espoir d'un 'pivot' (des taux à la baisse) de la FED en 2023 s'éloigne sérieusement.

L'économie américaine a donc généré 263.000 emplois non agricoles au mois de septembre (250.000 attendus), selon le Département du Travail.

Les créations d'emploi du mois d'août ont été confirmées à 315.000 et 11.000 ont été ajoutées en juillet (à 537.000).
L'un des points important est que taux de chômage a reculé de 0,2 point à 3,5% (contre une stabilité à 3,7% attendue), ce qui replace le marché du travail en situation de tension avec un apparent hyper-plein emploi.

On dénombre +288.000 nouveaux jobs dans le secteur privé, ce qui signifie que 25.000 emplois ont été perdus dans les secteurs éducation et santé.
Les entreprises US continuent de recruter alors que le secteur public réduit un peu la voilure: la FED souhaiterait que la décrue s'applique au deux.

Le taux de participation à la force de travail est resté à peu près stable à 62,3%, un niveau qui demeure néanmoins inférieur de 1,1 point à celui de février 2020, et le revenu horaire moyen s'est accru à un rythme annuel de 5%.
En ce qui concerne les salaires, ils n'ont progressé que de +0,3% en septembre (plus faible rythme depuis décembre 2021) et +5% sur 12 mois (4.98% pour être très précis).
C'est le 18ème mois consécutif où l'inflation progresse plus vite que les salaires: la perte de pouvoir d'achat des américains s'aggrave inexorablement.
Enfin, et c'est peut-être lié à ce qui précède, les stocks des grossistes ont progressé de 1,3% en août 2022 en rythme séquentiel aux Etats-Unis, selon le Département du Commerce, après une augmentation de 0,6% le mois précédent.

Les ventes de gros ont pour leur part augmenté de 0,1% au mois d'août. Au rythme actuel des ventes, il faut 1,31 mois aux grossistes américains pour écouler leurs stocks, un ratio en hausse par rapport à 1,21 un an plus tôt.

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