Timide détente des rendements obligataires, au lendemain d'une séance s'apparentant à un mini-krach alors que la communication de la FED suscite de l'incrédulité: pas de hausse de taux avant 2024 (parce que l'inflation plafonnerait sous 2% durant 3 ans).

Le rendement du T-Bond 2031 a brièvement atteint 1,61% hier jeudi (adjudication difficile d'une tranche de '7 ans') avant de terminer la séance en hausse de 15 points de base à 1,52% (le '5 ans' a pris +20Pts de base, le '30 ans' +12Pts): après une légère détente vers 1,451% ce vendredi, il se dégrade ce soir vers 1,51%, plombé par la vigueur des chiffres US publiés à 14H30.

Le revenu des ménages américains a explosé de +10% en janvier aux Etats Unis, surpassant l'estimation de +9,5% (dopée par les chèques fédéraux de 1.400$).
Surprise en revanche au niveau des dépenses avec une progression limitée de +2,4% au lieu de +2,5% anticipé, une bonne partie des subsides fédéraux étant affecté au désendettement, mais beaucoup de liquidités sont investies dans les marchés comme en témoigne les flux records vers les actions, 2 fois plus massifs qu'en janvier/février 2020 alors que Wall Street était déjà très 'bullish'.

L'inflation 'core PCE' (hors dépenses alimentaires et énergie/carburants) s'élève à +0,3% en séquentiel : sur 12 mois, les prix se placent sur une trajectoire de +3% d'inflation.

L'indice de confiance des consommateurs compilé par l'Université du Michigan qui est ressorti un peu au-dessus des attentes, à 76,8 contre une première estimation de 76,2 et après 79 en janvier (les économistes prévoyaient de leur côté un chiffre définitif de 76,4).
Les ménages américains sont inquiets de perspectives de remontée de l'inflation : ils disent désormais anticiper une hausse des prix de 3,3% cette année, contre une précédente estimation de 3% en janvier et de 2,5% au mois de décembre.

Un rebond technique des marchés obligataires européens s'est dessiné en Europe mais n'atténue qu'à la marge les pertes de la semaine.
Une des membres de la BCE a annoncé ce matin qu'il avait encore de la place pour une baisse des taux en Europe (même avis que Klaas Knot, le patron de la banque centrale néerlandaise qui évoquait le taux de dépôt fin janvier).

Nos OAT se détendent de 5Pts vers -0,02% (cela annule la variation de la veille) après un passage en territoire positif pour la première fois depuis début juin 2020. Sur la semaine, le 10 ans affiche +4Pts, ce qui n'est pas si impressionnant... mais pas de risque de surchauffe en France ni de cycle de reflation vu les chiffres du jour.

En France, l'INSEE dévoile que les dépenses des ménages ont plongé de -4,6% en janvier (confinement oblige) tandis que le taux d'inflation annuel ralentit à +0,4% contre +0,6% en janvier (mais s'établit à +0,7% en données 'harmonisées').

Le PIB français s'est contracté de -1,4% au 4ème trimestre 2020 (contre +4,1% aux Etats Unis).

Le Bunds se détendent de 4Pts à -0,27%, même score pour les BTP italiens à 0,754%, les Bonos effacent -7Pts vers 0,41%.
Pas d'embellie sur les Gilts britanniques qui affichent encore +3,3Pts à 0,82%: le chef économiste de la BoE (Bank of England) a déclaré que le 'tigre de l'inflation recommence à grogner'.


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