N'DJAMENA, 9 mai (Reuters) - L'armée tchadienne a revendiqué dimanche la victoire contre les rebelles dont la percée en avril dans le nord du pays a abouti à la mort du président Idriss Déby.

Les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT) ont cependant déclaré ne pas être informés d'une fin des combats. Le groupe "s'exprimera lorsqu'il disposera d'informations fiables et crédibles", a dit l'un de ses porte-parole, Kingabe Ogouzeimi de Tapol.

Le conseil militaire de transition, qui a pris le pouvoir après la mort d'Idriss Déby avec à sa tête Mahamat Idriss Itno, fils du défunt président, a déjà affirmé avoir vaincu les rebelles sans pour autant empêcher une poursuite des combats.

Une foule en liesse a accueilli dimanche à N'Djamena des soldats de retour du front à bord de colonnes de chars et de blindés.

"Le retour triomphant de l'armée dans les casernes aujourd'hui marque la fin des opérations et la victoire du Tchad", a dit Abakar Abdelkerim Daoud, chef d'état-major des armées, à des journalistes.

L'armée tchadienne a exposé devant la presse plusieurs dizaines de prisonniers rebelles, assis dans la poussière dans une base militaire à N'Djamena.

Les rebelles du FACT ont franchi mi-avril la frontière en provenance de Libye avec la volonté de mettre fin aux 30 années de pouvoir d'Idriss Déby. Ce dernier s'est rendu sur le front, où il a été tué alors qu'était annoncée sa réélection à la présidence le jour même.

La prise du pouvoir par les militaires après la mort d'Idriss Déby a été dénoncée par l'opposition.

Une manifestation prévue ce dimanche a été reportée par crainte d'une répression violente de la part des autorités, a dit Mahamat Nour Ibedou, célèbre défenseur des droits de l'homme au Tchad, à Reuters.

Les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants samedi à N'Djamena. (Mahamat Ramadane et Edward McAllister version française Bertrand Boucey)