Paris (awp/afp) - Technip Energies, société française d'ingénierie et de services dans l'énergie, a annoncé jeudi un résultat net trimestriel en hausse de 18,3% à 81,4 millions d'euros (un peu moins de 80 millions de francs suisses), malgré sa sortie d'un projet russe, et parie, au-delà des marchés porteurs du GNL, sur l'accélération dans l'hydrogène vert.

Au premier trimestre, la société a enregistré un chiffre d'affaires de 1,399 milliard d'euros, "en ligne avec nos attentes, mais en légère baisse par rapport au 1er trimestre 2022" (1,7 milliard, NDLR), notamment du fait de la sortie du projet Artic LNG2 en Russie, "partiellement compensée" par des projets de GNL (gaz naturel liquéfié) au Qatar, a expliqué le directeur financier, Bruno Vibert, à des journalistes.

Son résultat net trimestriel a progressé de 18,3% à 81,4 millions d'euros, contre 68,8 millions au 1er trimestre 2022. En ajusté, son bénéfice a crû de 10,3%, passant de 72,5 millions au premier trimestre 2022 à 80 millions, constituant "une base solide pour la réalisation de nos objectifs annuels", a commenté Arnaud Pieton, directeur général de Technip Energies, dans un communiqué.

"Grâce à des marchés porteurs pour le GNL et un cycle d'investissements de la part de nos clients, nous anticipons une amélioration significative des prises de commandes à venir en 2023 et 2024", a ajouté M. Pieton.

Même si l'entreprise a parmi ses moteurs de croissance le développement du GNL, elle dit vouloir accélérer sur la transition énergétique et miser sur l'hydrogène vert, produit à partir d'énergies renouvelables contrairement à l'hydrogène dominant aujourd'hui, produit avec des énergies fossiles.

Hydrogène

Technip Energies et la société belge John Cockerill, spécialiste des électrolyseurs, ont ainsi annoncé la création d'une coentreprise, Rely, qui ambitionne de devenir un "fournisseur unique" de solutions "compétitives" d'hydrogène vert, selon leur communiqué commun.

Basée en Belgique, Rely sera détenue à 60% par Technip Energies et à 40% par John Cockerill. Elle vise un déploiement international et un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros d'ici 2030.

"On peut débattre de la vitesse de développement de l'hydrogène, mais on ne peut pas tellement débattre de la nécessité de l'hydrogène (...) pour à terme permettre la décarbonation de nombreuses industries, et notamment de notre industrie de l'énergie et d'autres industries lourdes" - la pétrochimie ou l'agrochimie, a déclaré Arnaud Pieton lors d'une conférence téléphonique.

Rely sera spécialisée dans des solutions intégrées pour les marchés de l'hydrogène vert et ses dérivés (Power-to-X).

Les technologies Power-to-X font référence à la conversion de l'électricité renouvelable, par nature intermittente, en un autre vecteur énergétique, stockable (molécule d'hydrogène vert, d'ammoniac vert ou autres carburants durables).

Ce marché est "naissant" et pour qu'il "décolle", "il faut faire tomber des barrières technologiques et de coûts (...) Il s'agit d'accélérer l'innovation et de développer des solutions intégrées pour rendre cette molécule rentable sur le long terme", a souligné M. Pieton.

"Avec Rely, on espère vraiment impulser une nouvelle dynamique sur le marché de l'hydrogène vert et accélérer de manière très importante la transition énergétique au niveau mondial", a déclaré François Michel, administrateur délégué de John Cockerill.

La transaction devrait être finalisée au cours du second semestre 2023.

afp/jh