* Telecom Italia fait état d'une offre de $1 md

* Le fonds américain Fintech dit mener des négociations

* Fitch met en garde sur une dégradation en catégorie spéculative

* L'action Telecom Italia a fini en baisse de 5,56% (Actualisé avec précisions sur Fintech, déclarations de Fitch, Bourse)

par Danilo Masoni et Alejandro Lifschitz

MILAN, 8 novembre (Reuters) - Marco Patuano, l'administrateur délégué de Telecom Italia, a annoncé vendredi que le groupe avait reçu une offre d'un milliard de dollars (750 millions d'euros) pour une participation de 22,7% dans Telecom Argentina, dont la cession a été annoncée la veille.

Marco Patuano, qui vient de succéder à Franco Bernabe, n'a pas dit quel était l'auteur de l'offre, mais le Mexicain David Martinez, propriétaire du fonds d'investissement Fintech, a fait état de négociations au sujet du rachat de la part de 22,7%, auprès de l'autorité argentine de régulation des médias.

Si un accord est conclu, Fintech pourrait être obligé de céder sa propre participation de 40% dans Cablevision, le premier groupe argentin de télévision par câble, pour se conformer à la législation du pays contre l'interdépendance entre médias et télécommunications.

Un porte-parole du régulateur a rapporté que David Martinez était prêt à agir ainsi.

L'action Telecom Italia a fini la séance de vendredi en baisse de 5,56 à 68 centimes d'euros à la Bourse de Milan, tandis qu'à Buenos Aires, le titre Telecom Argentina perdait 1,08% à 36,5 pesos vers 17h35 GMT.

Telecom Italia a annoncé jeudi des cessions d'actifs et une émission d'obligations convertibles dont le groupe espère tirer quelque quatre milliards d'euros pour améliorer sa situation financière et investir en Italie et au Brésil, ses deux principaux marchés. (voir )

SCEPTICISME DE FITCH

Le groupe, qui a annoncé vendredi avoir placé un emprunt convertible de 1,3 milliard d'euros, ne compte cependant pas se séparer de l'opérateur brésilien TIM Participacoes, son principal actif latino-américain.

Ces annonces constituent un tournant pour l'ex-monopole et révèlent l'influence nouvelle de son principal actionnaire, l'espagnol Telefonica, qui est en train de se renforcer dans sa holding de contrôle.

L'agence de notation Fitch a par ailleurs jugé vendredi que le programme de cessions d'actifs et d'émissions d'obligations annoncé par Telecom Italia avait peu de chance de faciliter la réduction de sa dette, qui atteint près de 29 milliards d'euros.

Fitch a prévenu que Telecom Italia devait avant tout chercher à améliorer ses résultats en Italie, afin d'éviter de subir une dégradation de sa note, actuellement de BBB-, qui la placerait en catégorie spéculative ("junk").

"Les résultats du groupe au troisième trimestre témoignent de la pression conséquente qui continue à s'exercer sur ses activités intérieures", a estimé l'agence.

"La capacité du groupe à conserver sa note dépend toujours d'un ralentissement significatif de la baisse de son Ebitda (excédent brut d'exploitation) en 2014", ajoute Fitch.

Parmi les autres agences, Moody's a déjà déclassé la dette de Telecom Italia en catégorie spéculative et Standard & Poor's paraît prêt à le faire. (Avec Stephen Jewkes, Valentina Za et Stefano Rebaudo; Julien Dury pour le service français, édité par Marc Angrand)