Milan (awp/afp) - Le titre de Telecom Italia (TIM) baissait lundi à la Bourse de Milan. Le titre du numéro un italien des télécoms accusait le coup des informations de presse selon lesquelles le gouvernement Meloni s'oppose à une offre de la Caisse des dépôts italienne (CDP) pour le réseau de l'opérateur historique.

Vers 10h00, l'action reculait de 2,26% à 0,22 euro, après avoir chuté de plus de 4% peu après l'ouverture, dans un marché en baisse de 0,91%. TIM avait accordé fin octobre un mois supplémentaire à la CDP, soit jusqu'à fin novembre, pour soumettre une proposition chiffrée pour le rachat du réseau.

La nouvelle Première ministre nationaliste Giorgia Meloni a confié vendredi le contrôle du secteur des télécommunications au sous-secrétaire d'Etat chargé de l'Innovation technologique Alessio Butti, qui s'est montré très critique face à une éventuelle offre de la CDP. M. Butti avait évoqué pendant la campagne électorale l'hypothèse d'une Offre publique d'achat (OPA) lancée par la CDP sur la totalité ou une partie de TIM, qui garderait le réseau mais se séparerait de ses activités de services.

Or, le plan du PDG de Telecom Italia, Pietro Labriola, appuyé par son principal actionnaire, le géant français des médias Vivendi, prévoit le contraire: il s'agit pour eux de vendre le réseau à la CDP et de le fusionner avec celui de son concurrent Open Fiber. Un accord préliminaire avait été signé en mai avec la CDP, associée au fonds d'investissement Macquarie, qui devait acquérir le réseau de TIM afin de l'intégrer à celui d'Open Fiber, contrôlé à 60% par la banque publique.

Les estimations de la valeur du réseau de téléphonie fixe de TIM allaient de 15 milliards d'euros avancés par certains analystes à 31 milliards d'euros réclamés par Vivendi. "L'État doit avoir le contrôle de la partie du réseau qui présente un intérêt stratégique" et "cette forme de contrôle peut être exercée de plusieurs façons", avait déclaré mardi le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti, sans dévoiler les intentions du gouvernement.

"Des discussions sont en cours" entre Vivendi et le gouvernement Meloni, avec une "volonté de dialogue", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. "A ce stade, rares sont ceux qui parient sur une offre de la CDP d'ici mercredi (on parlait de 17 à 19 milliards d'euros), car les conditions politiques ne sont pas réunies", a commenté dimanche le quotidien La Stampa.

C'est une nouvelle "plutôt mauvaise pour TIM", montrant que la marge de manoeuvre de l'opérateur est "totalement" limitée en raison de la politique, "car il ne peut guère chercher des acheteurs étrangers pour ses actifs", ont commenté les analystes de Banca Akros.

afp/vj