MILAN, 8 mai (Reuters) - Telecom Italia a reporté d'un mois sa décision sur l'ouverture formelle de discussions en vue d'un rapprochement avec le conglomérat de Hong Kong Hutchison Whampoa, un délai censé lui permettre de rapprocher des actionnaires très divisés sur le sujet.

Le premier opérateur italien de télécommunications avait annoncé le mois dernier qu'Hutchison souhaitait devenir son premier actionnaire à l'occasion d'un rapprochement de leurs activités respectives de téléphonie mobile.

Un tel accord impliquerait une scission du réseau fixe de l'ex-monopole italien afin de surmonter les réticences politiques à l'entrée éventuelle d'un investisseur étranger au capital d'un groupe détenant des actifs jugés stratégiques.

Mais la perspective d'un rapprochement avec Hutchison divise les actionnaires actuels de Telecom Italia, a-t-on appris de plusieurs sources proches du dossier.

"Il n'y a aucun mandat pour ouvrir des discussions de fusion. Nous tiendrons une nouvelle réunion d'ici un mois", a déclaré Tarak Ben Ammar, administrateur du groupe italien, à l'issue d'une réunion du conseil.

"Nous avons décidé de continuer à évaluer la situation dans le but de trouver un moyen de faire monter le cours de l'action et de créer de la valeur."

Il a précisé que les quatre actionnaires de Telco, la holding qui détient 22,4% du capital de Telecom Italia, n'étaient pas opposés par principe à un rapprochement avec Hutchison.

Ces investisseurs ont déboursé plus de trois fois le cours actuel de l'action Telecom Italia pour entrer au capital en 2007.

Mais deux sources proches du dossier ont rapporté que l'espagnol Telefonica, à ce jour premier actionnaire de l'italien via Telco, était fermement opposé au projet.

Telefonica a déclaré mercredi soutenir toute mesure qu'adopterait Telecom Italia pour améliorer sa valorisation.

Le groupe italien est handicapé par une dette de 28,3 milliards d'euros alors qu'il doit financer la modernisation de ses réseaux.

Des analystes estiment que Telecom Italia pourrait lever des capitaux en procédant à une augmentation de capital ou en vendant le brésilien TIM Participacoes s'il ne parvenait pas à conclure un accord avec Hutchison.

(Lisa Jucca et Danilo Masoni, Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)