Paris (awp/afp) - Le groupe coopératif Tereos, premier sucrier français (marque Beghin Say), victime de la crise du sucre, a annoncé mercredi un quasi-décuplement de sa perte nette, qui s'élève à 212 millions d'euros sur l'ensemble de son exercice décalé 2018/19, clos au 31 mars, contre 23 millions l'an passé.

Le 2e producteur mondial de sucre paie ainsi, comme l'ensemble des acteurs européens, la chute des cours du sucre, en Europe et dans le monde, et une forte baisse des volumes de betteraves, due à la sécheresse qui a frappé le Vieux Continent.

"Ca vient confirmer la tendance de nos résultats", a commenté pour l'AFP Alexis Duval, président du directoire, rappelant que le groupe avait annoncé pour le premier semestre une perte de 96 millions d'euros.

"On a une baisse de chiffre d'affaires de 334 million d'euros (à 4,4 milliards d'euros), à rapprocher d'une baisse de notre résultat opérationnel de 320 millions d'euros (bénéfice opérationnel de 275 millions d'euros). Presque toute la baisse du résultat opérationnel s'explique par la baisse du chiffre d'affaires", a-t-il ajouté.

Dans ce recul, "la baisse du prix du sucre représente 200 millions d'euros sur l'Europe et un tiers, un peu plus de 100 millions d'euros, est liée aux volumes", a expliqué M. Duval.

La dette nette, objet de tensions entre la direction du groupe et une partie de ses coopérateurs, s'élève à 2,5 milliards d'euros, contre 2,35 milliards l'an dernier.

"Quand on regarde ces activités sucrières européennes, on est une des seules entreprises européennes à être parvenue à garder un Ebitda très légèrement positif, y compris sur la fin de l'année, période la plus compliquée, ce qui n'est pas forcément le cas de nos concurrents", a tenu à souligner M. Duval, pour qui il s'agit d'un "point de satisfaction".

Il a également mis en avant la poursuite de la politique de diversification du groupe: "Notre métier d'origine, la production de sucre en Europe, cette année, représente 14% de nos résultats, ça montre l'ampleur prise par nos autres activités et la baisse de cette activité sucrière européenne affectée par la fin des quotas", a-t-il déclaré à l'AFP.

Sur l'exercice, 86% des résultats opérationnels du groupe proviennent des activités sucrières internationales et de l'amidon.

La direction n'a pas souhaité faire de prévisions sur les résultats de l'an prochain, mais estime être en mesure de "profiter de la reprise des cours" annoncée du sucre en Europe.

"On a passé un cap très difficile, on a fait le dos rond", a déclaré M. Duval qui espère des "choses positives pour l'année qui vient".

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