Zurich (awp) - A l'heure actuelle, l'impact sur l'économie de la crise liée à la propagation du coronavirus est difficile à chiffrer au vu des incertitudes toujours nombreuses, mais pour les entreprises au sud du Gothard, le pire reste à venir, à en croire les responsables des faîtières locales.

 

"Une estimation des dommages est encore prématurée, mais certains scénarios faisant état d'un demi-milliard de francs suisses sur une période de quelques semaines commencent à être réalistes", prévient lundi depuis les colonnes du Corriere del Ticino le directeur de l'Association des industries tessinoises (Aiti) Stefano Modenini.

 

Les petites et moyennes entreprises (PME) seront probablement le plus durement touchées. "Sur 40'000 entreprises, quelque 36'000 ont moins de dix employés, et ce sont précisément elles qui risquent une grosse crise de liquidités", avance le responsable, soulignant les difficultés de trésorerie qui découleront du manque à gagner occasioné par la suspension des activités.

 

Afin d'enrayer le phénomène, l'Aiti préconise la création d'un fonds spécial destiné à éviter la faillite d'entreprises et préserver les emplois, sans plus de précisions sur ses modalités de financement.

 

Revenant sur le paquet d'urgence de 10 milliards de francs suisses débloqué par la Confédération - dont 8 milliards pour les mesures de chômage partiel - M. Modenini estime qu'il sera insuffisant si la situation vient à se détériorer dans le reste du pays. "L'impression est qu'au nord des Alpes, ils n'ont pas encore bien compris ce qui va leur arriver dessus", assène M. Modenini.

 

Il relève toutefois que contrairement à son voisin italien, la Suisse a des finances publiques saines et une certaine marge de manoeuvre. "Nous ne devons pas suivre les paramètres européens et nous pouvons nous endetter en mettant en oeuvre des interventions de plus de 100 milliards", estime-t-il, tout en prévenant que "la reprise sera tout sauf rapide".

 

Même son de cloche du côté de la Chambre de commerce cantonale (Cc-Ti), dont le directeur Luca Albertoni dit espérer que les 10 milliards de la Confédération ne soient qu'un "premier paquet".

 

Pour lui aussi, des mesures supplémentaires doivent être prises de toute urgence afin d'assurer le flux de liquidités à court, moyen et long terme.

 

buc/fr