Le Nasdaq s'est remis la tête à l'endroit (+0,37%), entraînant dans son sillage le S&P500 (+0,23%). Difficile de parler de grandes envolées, mais ce n'est déjà pas si mal d'autant qu'il ne faudra pas compter sur la séance du jour pour confirmer la tendance, puisqu'elle est fériée pour la fête de Thanksgiving aux Etats-Unis. Il faut souligner que Wall Street est restée assez stoïque face à la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Fed qui montre que la banque centrale n'exclut pas d'avoir à accélérer ses hausses de taux si l'inflation continue à mordre. Mais cela correspond à ce que les investisseurs prévoyaient, puisque les économistes avaient avancé dernièrement leur anticipation de premier tour de vis monétaire à juin prochain. Cela a fait dire à certains observateurs avisés que le durcissement de la politique monétaire est dans les cours. C'est sans doute aller un peu vite en besogne, mais cela reste envisageable.

En Asie, les indices rebondissent ce matin et devraient montrer la voie à l'Europe. Les places chinoises ont l'air de profiter d'annonces positives des autorités. Pékin a en effet exhorté les grosses collectivités à renforcer leurs investissements pour relancer la croissance, ce qui est logiquement perçu comme un signal positif à l'heure où les statistiques économiques du pays sont toujours dégradées (les prochains indicateurs, les PMI manufacturiers et des services de novembre, seront publiés les 29 et 30 novembre). Bloomberg annonce aussi que la ville de Chengdu a pris des mesures pour assurer la liquidité de certains promoteurs immobiliers, histoire de limiter les dégâts collatéraux de leur déconfiture.

En parlant de Chine et de limiter les dégâts, vous avez peut-être entendu parler de la blague de Jamie Dimon. Le patron de JPMorgan Chase, emporté par son enthousiasme lors d'une conférence au Boston College mardi, a souligné que sa banque, comme le parti communiste chinois, fête ses 100 ans. Et d'ajouter "je parie que nous durerons plus longtemps". Et histoire d'enfoncer le clou "je ne peux pas dire cela en Chine. Ils sont probablement en train d'écouter de toute façon". C'est plutôt léger et drôle, mais c'est un crime de lèse-PCC. Et effectivement la Chine écoutait, ainsi qu'un certain nombre de journalistes puisque la blague a vite fait le tour du monde. Pour dévoyer un peu le réquisitoire de Pierre Desproges contre Jean-Marie le Pen il y a près de 30 ans "on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde". Dimon, qui cherche à développer JP Morgan Chase en Chine, est devenu beaucoup moins drôle quand il a commencé à s'excuser. Il lui a fallu, à lui et à sa banque, pas moins de deux communiqués pour déballer les platitudes et l'autoflagellation habituelles, entre "regrets", éloge du peuple chinois "très intelligent et très réfléchi" et promesse qu'on ne le reprendrait plus à critiquer des dirigeants d'autres pays. Il y a une certaine candeur là-dedans, mais aussi la preuve que l'autocensure a encore de beaux jours devant elle : Jamie Dimon espère et croit évidemment que JP Morgan vivra plus longtemps que le PCC, mais il doit faire semblant du contraire. Et les autorités chinoises vont faire semblant de croire qu'il a fait amende honorable.

Pour rester dans les faux-semblants, une nouvelle partie de poker se déroule entre les producteurs et les gros consommateurs de pétrole. Plusieurs pays, Etats-Unis en tête, ont échoué à faire pomper plus de pétrole à l'OPEP+. En conséquence, des réserves stratégiques ont été injectées sur le marché pour faire reculer les prix du baril, dont le niveau pénalise l'activité économique. Jusqu'à présent, c'est un échec puisque les cours sont fermes et haut-perchés. Du coup les rumeurs vont bon train sur la volonté de l'OPEP+ (en réalité de l'Arabie Saoudite et de la Russie) de freiner ses ambitions d'accroissement du pompage. Le cartel assure qu'il s'en tiendra à ses plans, mais l'initiative est clairement dans son camp puisque la situation actuelle le satisfait (les prix sont hauts), et qu'il a la capacité de geler ses hausses de production si les cours venaient à baisser. Voilà ce qui se passe quand un marché est manipulé de façon institutionnelle.

A très court terme ce matin, c'est un rebond qui se dessine en attendant le lever du soleil (qui ne se lèvera probablement jamais aujourd'hui au fond de la vallée alpine d'où je vous écris). Le CAC40 a démarré la séance en hausse de 0,4% à 7073 points. Vous l'aurez compris, il n'y aura pas de relais de tendance en milieu d'après-midi de la part des marchés américains, Thanksgiving oblige.

Les temps forts économiques du jour

Il n'y aura aucun indicateur macroéconomique majeur aujourd'hui. Toutefois, la BCE va publier le compte rendu de sa dernière réunion à 13h30 et sa patronne, Christine Lagarde, doit prononcer un discours à 14h30 : peut-être quelques indications sur la politique monétaire européenne après tout.

La pression reste forte sur l'euro qui se négocie 1,1213 USD. L'or se stabilise autour de 1791 USD l'once. Le pétrole est ferme, avec un baril de Brent à 82,25 USD et un baril WTI à 78,30 USD. Les taux à 10 ans américains restent sur leurs meilleurs niveaux récents, à 1,63% malgré une baisse de 3 points, tandis que le Bund est rémunéré -0,23%. Le bitcoin évolue autour de 57 200 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Accor : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 33 EUR.
  • Britvic : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 1020 GBp.
  • Capelli : GreenSome Finance reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 41,40 à 37,10 EUR.
  • Cranswick : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 4370 à 3810 GBp.
  • Drägerwerk : Bankhaus Metzler passe de conserver à vendre en visant 50 EUR.
  • Elior : Citigroup relève son objectif de cours de 8 à 9 EUR.
  • Eurocell : Berenberg restes à l'achat avec un objectif de cours réduit de 360 à 340 GBp.
  • Eutelsat : Citigroup relève son objectif de cours de 10,30 à 12,35 EUR.
  • Intercontinental Hotels : Jefferies passe de sousperformance à acheter en visant 5750 GBp.
  • Julius Bär : Bank of America passe d'achat à neutre en visant 65 CHF.
  • Landis+Gyr : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 57 CHF.
  • Melia Hotels : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 7,50 EUR.
  • On The Beach : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 300 à 220 GBp.
  • Renishaw : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 4400 GBp.
  • Rubis : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 49 à 33 EUR.
  • Scandic : Jefferies passe de sous performance à conserver en visant 35 SEK.
  • Spectris : Morgan Stanley passe de pondération en ligne souspondérer en visant 3150 GBp.
  • Tryg : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 178 à 180 DKK.
  • Valmet : Kepler Cheuvreux passe de conserver à acheter en visant 45 EUR.
  • Vivo Energy : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 166 à 135 GBp.
  • Whitbread : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 4000 à 3600 GBp.

En France

Résultats des entreprises

  • Rémy Cointreau : le groupe revoit ses prévisions à la hausse après un bénéfice semestriel supérieur aux attentes.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Stéphane Richard démissionne de la direction générale d'Orange après sa condamnation en appel dans le dossier Crédit Lyonnais. Il quittera ses fonctions au plus tard le 31 janvier.
  • Crédit Agricole Assurances confirme négocier la cession de La Médicale à Assicurazioni Generali.
  • Gaztransport & Technigaz signe un nouveau contrat avec Hyundai Heavy Industries pour trois méthaniers.
  • Vallourec fait valider ses connexions VAM pour l'hydrogène.
  • CGG livre une nouvelle étude multi-clients pour l'évaluation de sites de stockage de co2 en mer du nord septentrionale du Royaume-Uni et de la Norvège.
  • Société Foncière Lyonnaise précommercialise 90% de son opération Cézanne Saint-Honoré, 6 mois avant sa livraison.
  • Les actionnaires d'Alpha Mos valident le transfert sur Euronext Growth.
  • Theradiag lève 4,5 M€ dans le cadre d'une augmentation de capital.
  • Pixium Vision fera une présentation lors de la journée de l'ophtalmologie organisée par la banque BTIG.
  • Bluelinea fait son entrée dans le top 5 français de la téléassistance grâce à l’acquisition de Securitas Téléassistance.
  • L'assemblée générale de Néovacs repousse la nomination d'un administrateur proposé par les fonds Atlas.
  • Cerinnov reçoit 3,1 M€ de commandes.
  • Capelli, Nextstage et LDC ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • Les autorités chinoises exigent dorénavant de Tencent qu'il soumette toute nouvelle application mobile ou mise à jour à inspection avant sortie.
  • Vivo Energy accepte l'offre de rachat de 2,3 milliards de dollars de Vitol.
  • Evolution lance une enquête interne suite à des allégations de jeu illégal.
  • AT&T et Verizon proposent des limites 5G pour sortir de l'impasse en matière de sécurité aérienne, selon le WSJ.
  • Les actions de Fincantieri chutent en raison d'inquiétudes liées à une augmentation de capital.
  • Zurich Insurance place un emprunt de 500 M$.
  • Petrobras prévoit d'investir 68 Mds$ entre 2022 et 2026.
  • Les actionnaires de The Pantry approuvent l'acquisition par Alimentation Couche-Tard.
  • Principales publications de résultats : Adevinta, Rémy Cointreau, Elekta, Mitchells & Butlers

Lectures