par Alice Lawson

LOMÉ, 20 avril (Reuters) - Des partis d'opposition et groupes de la société civile du Togo ont renouvelé samedi leurs appels à de vastes manifestations populaires, au lendemain de l'adoption par les députés togolais d'une nouvelle Constitution susceptible de maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir pour encore plusieurs années.

La coalition d'opposition Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) et d'autres signataires ont dénoncé dans une déclaration une décision qui a pour objectif "la confiscation du pouvoir par un clan et la présidence à vie pour une personne."

"Ce qui s'est passé hier à l'Assemblée nationale est un coup d'État", ont-ils déclaré, appelant à la mobilisation de la population.

Lors du vote vendredi, les députés ont approuvé à l'unanimité une charte modifiée en vertu de laquelle le président ne sera plus élu au suffrage universel, mais par les membres du Parlement.

Les amendements introduisent également un système de gouvernement parlementaire et ramènent les mandats présidentiels de cinq à quatre ans, avec une limite de deux mandats.

Cette nouvelle Constitution ne tient pas compte du temps déjà passé à la tête de l'État, ce qui pourrait permettre au président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, d'y rester jusqu'en 2033.

Plusieurs autres pays africains, dont la République centrafricaine, le Rwanda, le Congo, la Côte d'Ivoire et la Guinée, ont fait adopter ces dernières années des modifications constitutionnelles et juridiques permettant aux présidents de prolonger leur mandat.

L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale ont également été le théâtre de huit coups d'État militaires au cours des trois dernières années.

La nouvelle Constitution crée également une nouvelle fonction, celle de président du conseil des ministres, doté de pouvoirs étendus pour gérer les affaires gouvernementales. (Rédigé par Alessandra Prentice et Sofia Christensen ; version française Kate Entringer)