Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en repli lundi après déjà trois séances négatives, alors que persistent les inquiétudes sur le dossier nord-coréen et la capacité de Donald Trump à mener à bien ses réformes économiques.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,40% (-77,28 points) à 19.393,13 points, son niveau le plus bas depuis début mai. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part perdu 0,14% (-2,17 points) à 1.595,19 points.

Du côté des devises, la tendance était stable par rapport à vendredi, avec un dollar autour de 109,25 yens et un euro à 129,30 yens.

En cette période estivale, la journée n'a guère été animée, avec seulement 1,4 milliard de titres échangés sur le premier marché.

Les déboires politiques de Donald Trump continuent à préoccuper les places financières, échaudées par les polémiques incessantes et démissions en série dans l'entourage du président américain.

Le départ du sulfureux conseiller Steve Bannon a été plutôt bien accueilli par les marchés, mais "il faut tenir compte du fait qu'il est fort probable que la confusion politique se prolonge", a commenté pour l'agence Bloomberg Norihiro Fujito, analyste chez Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities à Tokyo.

Avec les rumeurs de démission du conseiller économique en chef Gary Cohn, perçu à Wall Street comme un gage de stabilité, "les investisseurs commencent à se demander si le tumulte politique ne va pas finir par avoir des répercussions sur l'économie".

La place tokyoïte avait en outre les yeux rivés sur les manoeuvres militaires annuelles de Washington et Séoul en Corée du Sud, qui ont débuté lundi et pourraient exacerber les tensions dans la région après la récente escale verbale entre Donald Trump et Kim Jong-Un.

- Chimie, banques, tabac -

Sur le front des valeurs, les groupes chimiques ont été en verve: Mitsubishi Chemical a bondi de 3,27% à 973,1 yens, porté par le relèvement de recommandation d'une maison de courtage, tout juste précédé au palmarès du Nikkei par Mitsui Chemicals (+3,69% à 646 yens).

A l'inverse, le groupe de bureautique et d'optique Konica Minolta, qui a fait les frais d'une mauvaise appréciation, a accusé la plus forte baisse du Nikkei (-3,51% à 879 yens). Les autres firmes du secteur technologique ont aussi été délaissées: Sony -1,01% à 4.183 yens, Nintendo -0,99% à 35.740 yens.

Idem pour les banques (Mitsubishi UFJ Financial Group a décliné de 1,29% à 670,6 yens, Sumitomo Mitsui de 0,73% à 4.067 yens et Nomura Holdings de 1,93% à 617,6 yens) et les exportateurs (Yamaha Motor -2,38% à 3.065 yens, Mazda -1,36% à 1.593,5 yens, Mitsubishi Heavy Industries -1,93% à 419,6 yens).

Japan Tobacco a lui aussi été sanctionné (-1,60% à 3.743 yens) après l'annonce d'une chute de ses ventes de cigarettes en volume en juillet au Japon, sur un marché intérieur en déclin.

Enfin, Toshiba a terminé dans le rouge (-0,33% à 297 yens). Selon le quotidien économique Nikkei, les banques pressent la conglomérat industriel de conclure un accord de cession de sa filiale de puces-mémoires d'ici à la fin du mois, ce qui lui permettrait d'encaisser l'argent de la transaction avant la fin de l'exercice en mars 2018.

Le groupe doit absolument renflouer ses caisses s'il veut éviter une radiation de la Bourse.

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