Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a terminé en net repli mercredi, plombée par une séance négative à Wall Street, le regain du yen et le recul des taux d'intérêt, dans un climat persistant d'inquiétudes sur la croissance mondiale.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a chuté de 1,21% (-256,77 points) à 21.003,37 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu 0,94% (-14,58 points) à 1.536,41 points.

Les investisseurs ont délaissé les actions pour se tourner vers les placements considérés comme risqués, tels que les obligations d'Etat.

Cet appétit s'est traduit par une hausse de la valeur des obligations de l'Etat japonais à échéance 10 ans, et donc une baisse de leur taux de rendement, tombé à -0,10% mercredi, autour de ses niveaux les plus faibles depuis août 2016, d'après l'agence financière Bloomberg.

Le même phénomène a été observé la veille aux Etats-Unis, où le taux d'intérêt sur la dette des Etats-Unis est descendu au plus bas depuis septembre 2017, provoquant un repli des indices à Wall Street.

Le yen, valeur refuge, s'est dans le même temps apprécié: le dollar a ainsi fléchi à 109,22 yens, contre 109,48 yens mardi à la fermeture de la place tokyoïte, tandis que l'euro déclinait à 121,91 yens, contre 122,44 yens, des orientations défavorables à l'achat des titres de groupes exportateurs japonais.

L'ensemble de ces mouvements traduisent "les craintes d'un ralentissement économique" face à l'absence d'avancées dans les négociations commerciales entre Washington et Pékin, et donc le maintien des taxes punitives, a commenté pour l'AFP Kyoko Amemiya, chez SBI Securities.

"Tant qu'un accord n'est pas signé, la tendance négative va perdurer sur les marchés", a-t-elle prévenu.

Nomura en mauvaise posture

Sur le front des valeurs, les banques ont été sanctionnées: Mitsubishi UFJ Financial a diminué de 1,46% à 505,5 yens, Sumitomo Mitsui Financial de 1,21% à 3.819 yens et Mizuho de 1,27% à 155,3 yens.

A noter, le recul du titre de l'établissement financier Nomura (-1,37% à 350,4 yens), secoué par la révélation que des employés avaient divulgué des informations confidentielles à des investisseurs. L'Agence des services financiers du Japon (FSA) a ordonné au groupe de renforcer ses contrôles internes, pour la première fois depuis un retentissant scandale de délits d'initié en 2012.

Le secteur technologique a également fait pâle figure: Sony a lâché 2,63% à 5.314 yens, Kyocera 2,25% à 6.712 yens et Advantest 3,98% à 2.575 yens.

Idem pour les fabricants de cosmétiques Shiseido et Kao: le premier a décroché de 3,62% à 8.051 yens, le second de 2,15% à 8.692 yens.

Dans l'automobile, Nissan a évolué à rebours du marché, avançant de 1,84% à 779,2 yens. Les dirigeants de Renault, présents au Japon pour un conseil opérationnel de l'Alliance, ont tenté mercredi de rassurer son partenaire japonais, après l'annonce d'un projet de mariage entre le groupe français et le constructeur italo-américain Fiat Chrysler (FCA).

Mitsubishi Motors, troisième membre de l'ensemble, a également vu son titre bondir, prenant 2,51% à 529 yens.

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