Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en hausse jeudi, optimiste après de bons résultats d'entreprises, dont ceux de Nintendo, qui ont éclipsé l'impact négatif de la remontée du yen face au dollar après le statu quo monétaire de la Fed.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,15% (+29,48 points) à 20.079,64 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau 0,37% (+5,96 points) à 1.626,84 points.

Sur le volet des changes, le dollar est redescendu à 111 yens, contre 111,90 yens mercredi à la fermeture de la place tokyoïte. L'euro était quant à lui stable, à 130,25 yens.

"Au vu des résultats d'entreprises publiés à ce jour, la saison se présente plutôt bien, ce qui soutient le moral des marchés", a commenté Juichi Wako, analyste chez Nomura Holdings, cité par l'agence Bloomberg.

Les gains ont cependant été limités par le renforcement du yen vis-à-vis du dollar, à la suite de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de maintenir les taux d'intérêt inchangés faute d'une inflation suffisamment vigoureuse.

"La position de la Fed sur les hausses de taux n'a pas changé, mais un relèvement apparaît peu probable en septembre", a souligné M. Wako.

- Nintendo s'envole de 7% -

Sur le front des valeurs, l'action Nintendo, qui fait partie du Topix, a bondi de 7,60% à 38.490 yens, dopée par la publication de résultats positifs grâce aux ventes de sa nouvelle console Switch et de jeux dédiés. Forte du lancement de cette machine semi-portable, semi-fixe, elle s'est envolée de plus de 38% depuis le début de l'année.

Le pionnier des jeux vidéo a dégagé au premier trimestre 2017/18 un bénéfice net de 21,2 milliards de yens (163 millions d'euros), après avoir écoulé 1,97 million de Switch en trois mois, et un cumul de 4,7 millions d'unités depuis le lancement en mars.

Parmi les autres résultats salués, le spécialiste des micro-moteurs Nidec a avancé de 5,20% à 12.230 yens.

Le secteur technologique a dans l'ensemble été bien orienté: Sony a progressé de 1,54% à 4.594 yens, les fournisseurs de composants Alps Electric et Tokyo Electron ont respectivement pris 1,88% à 3.250 yens et 2,67% à 16.915 yens.

Japan Display, créé il y a quelques années pour sauver les activités de petits et moyens écrans de Sony, Hitachi et Toshiba, a fait exception en fléchissant de 0,98% à 201 yens. Le groupe, malmené par la dure concurrence de ses rivaux asiatiques, se prépare à une douloureuse restructuration, avec à la clé la suppression de plusieurs centaines d'emplois, et a requis une aide de ses créanciers à hauteur de quelque 100 milliards de yens (770 millions d'euros), d'après le quotidien économique Nikkei.

Même tendance dans le secteur automobile, en amont de l'annonce par Nissan de ses comptes trimestriels: l'allié du français Renault a grimpé de 1,18% à 1.155 yens, et Toyota de 1,03% à 6.250 yens.

Les banques ont en revanche été délaissées après le statu quo de la Fed: -0,49% à 708,1 yens pour Mitsubishi UFJ Financial Group, -0,61% à 4.208 yens pour Sumitomo Mitsui.

Enfin, Toshiba, qui s'était illustré mercredi par un bond de de 6%, est brutalement retombé (-5,95% à 268,4 yens), signant le plus fort recul du jour. Selon des informations de presse, le conseil d'administration qui s'est tenu sur la cession de sa filiale de puces-mémoires s'est révélé infructueux. Or le conglomérat industriel, en débâcle financière, a absolument besoin d'argent pour renflouer ses caisses.

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