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Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a dégringolé vendredi à la clôture sur fond de renforcement du yen, valeur refuge, dans un climat assombri par l'offensive commerciale du président américain Donald Trump contre la Chine qui a aussitôt riposté.

A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a lâché 4,51% (-974,13 points) à 20.617,86 points, son niveau le plus bas depuis octobre 2017, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a fléchi de 3,62% (-62,45 points) à 1.664,94 points.

Il s'agit du repli le plus important depuis le 6 février, les investisseurs s'inquiétaient alors des perspectives de resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Entretemps, les marchés financiers se sont redressés avant d'être de nouveau affaiblis ces dernières semaines par l'annonce de mesures protectionnistes par Donald Trump.

Après sa décision d'imposer des taxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, le locataire de la Maison Blanche a franchi jeudi une nouvelle étape en s'en prenant à Pékin. Il a évoqué des mesures punitives contre des importations chinoises d'un montant pouvant atteindre "60 milliards de dollars".

Dans la foulée, les trois principaux indices de Wall Street ont dévissé: le Dow Jones a fini sur des pertes de 2,93%, le Nasdaq de 2,43% et le S&P 500 de 2,52%.

La place tokyoïte a réagi sur la même tonalité vendredi et a accentué ses pertes au fil de la séance, alors que la Chine ripostait en menaçant de droits de douane plus d'une centaine de produits américains.

Autre mauvaise nouvelle pour Tokyo, Washington a exclu le Japon, pourtant un de ses plus proches alliés, de la liste des pays provisoirement exemptés des tarifs douaniers sur les métaux.

- Ricoh dans le rouge -

Le regain du yen, valeur refuge, a en outre pesé sur le moral des investisseurs: le dollar a glissé sous la barre des 105 yens pour la première fois depuis fin 2016, un mouvement défavorable aux titres des sociétés exportatrices japonaises. Il valait 104,81 yens au moment de la fermeture, contre 105,90 yens jeudi. L'euro s'inscrivait aussi en fort recul, à 129,27 yens, contre 130,76 yens la veille.

Sur l'ensemble de la semaine, le Nikkei a plongé de 4,88%.

Du côté des valeurs, le secteur technologique a été délaissé, Sharp perdant 5,68% à 3.235 yens, SoftBank Group 4,77% à 8.097 yens et Sony 2,73% à 5.239 yens.

Les pertes ont aussi été lourdes pour le fabricant d'engins de mines et chantiers Komatsu (-6,31% à 3.472 yens) et le spécialiste des robots industriels Fanuc (-4,35% à 25.695 yens), tous deux très dépendants de l'activité en Chine.

Dans l'automobile, Nissan a résisté (-0,98% à 1.105 yens) après l'annonce d'un objectif annuel de ventes de 1 million de véhicules électrifiés d'ici à l'exercice budgétaire 2022/23. Toyota a pour sa part abandonné 3,54% à 6.603 yens, et Honda 5,26% à 3.471 yens.

A noter aussi, le repli du groupe de matériel bureautique Ricoh (-3,64% à 1.085 yens), qui a dit prévoir une perte annuelle de 170 milliards de yens du fait d'importantes dépréciations, alors qu'il espérait auparavant finir l'exercice à l'équilibre. Selon des informations de presse parues plus tôt dans le mois, la société s'apprête à supprimer 4.000 emplois, soit 4% de ses effectifs, essentiellement au Japon et en Europe.

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