Tokyo (awp/afp) - L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a lâché 0,56% vendredi à la clôture, en raison de multiples facteurs dont l'inquiétude sur la conjoncture économique de la Chine.

À l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a abandonné 126,08 points à 22.532,08 points, tandis que l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu 0,69% à 1.692,85 points. Les deux baissaient bien davantage en début de journée, mais des achats opportunistes en fin de séance ont réduit le recul général.

Sur le volet des changes, le dollar tournait autour de 112,45 yens, contre 112,48 yens jeudi à la fermeture de la place tokyoïte. De son côté, l'euro fléchissait à 128,92 yens, contre 129,22 yens. La hausse de la monnaie nippone était plus marquée en début de séance et affectait ainsi davantage l'évolution des actions de groupes exportateurs.

Les donneurs d'ordres, initialement refroidis par la baisse de Wall Street jeudi, n'ont pas beaucoup tenu compte du fait que l'inflation au Japon a enregistré une nouvelle accélération en septembre, à 1,0%. Elle remplit ainsi à moitié l'objectif de 2% fixé par la banque centrale nippone, qui pensait initialement réussir à atteindre ce niveau en 2015.

Les acteurs de la place tokyoïte ont aussi réagi aux inquiétudes découlant de l'affaire Khashoggi, du nom de ce journaliste saoudien exilé aux Etats-Unis, porté disparu depuis qu'il s'est rendu au consulat de son pays à Istanbul le 2 octobre.

Donald Trump a pour la première fois admis jeudi que Jamal Khashoggi était très probablement mort, menaçant Ryad de "très graves" conséquences si la responsabilité de l'Etat arabe était confirmée.

L'action du groupe de télécoms SoftBank, qui pilote un fonds d'investissement avec Ryad, a encore cédé 1,22% à 9.530 yens.

La Chine a quant à elle vu sa croissance économique ralentir à 6,5% au troisième trimestre, sa plus faible performance trimestrielle depuis neuf ans, selon un chiffre gouvernemental publié vendredi, à l'heure où s'intensifie la guerre commerciale avec les Etats-Unis et où les investissements continuent de stagner.

Ces données jugées inquiétantes par les milieux d'affaires ont en tout cas plombé les actions des groupes actifs sur le marché chinois.

Le titre du fabricant d'engins de chantier Komatsu a lâché 3,12% à 3.074 yens.

En revanche, le spécialiste des robots Fanuc a stagné au lendemain d'une forte chute, et son concurrent Yaskawa, qui avait affiché la plus mauvaise performance du Nikkei jeudi, a repris 2,57% à 3.195 yens.

Ces derniers avaient été affectés jeudi par des informations sur le lancement pas les autorités de la concurrence chinoise d'une enquête sur les conditions de vente de certaines machines-outils importées de Taïwan et du Japon.

Les constructeurs d'automobiles, très sensibles aux accès de fièvre du yen, ont été aussi sanctionnés: Toyota a perdu 0,96% à 6.577 yens, Nissan 0,49% à 1.001,5 yens, et Honda Motor 0,93% à 3.065 yens.

Le fabricant d'amortisseurs parasismiques KYB, empêtré dans un scandale de falsification de spécifications techniques d'une partie de ses vérins à huile, a repris 3,26% à 2.939 yens, après avoir dévissé durant 12 séances d'affilée, son action ayant dégringolé de 45% dans ce laps de temps.

Après avoir reconnu ces maquillages de résultats de tests, KYB devait remettre ce vendredi après la fermeture de la Bourse un rapport sur l'ampleur de la fraude au ministère de l'Aménagement du territoire .

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