Tokyo (awp/afp) - L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé en forte hausse de 2,15% mardi, porté par un repli du yen, à la suite de menaces d'intervention sur le marché des changes du gouvernement japonais.

A la clôture, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a pris 349,16 points à 16.565,19 points. Il avait déjà regagné 0,7% lundi après six séances négatives d'affilée.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est pour sa part inscrit en progression de 2,16% (+28,24 points) à 1.334,90 points.

La journée a été active, avec 2,37 milliards de titres échangés sur le premier marché.

Sur le volet des changes, le dollar a regagné plus d'un yen par rapport à son cours de la veille à la clôture de la Bourse tokyoïte, à 108,75 yens, tandis que l'euro est remonté à 123,80 yens.

Le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a indiqué lundi que les autorités étaient prêtes à faire baisser le yen, si jugé nécessaire, par le biais d'une intervention directe sur les marchés.

Peu croient cependant que cette menace puisse être mise en oeuvre, mais elle a accentué la volonté d'investisseurs de reprendre des risques par ailleurs, et donc de céder des yens, traditionnelle valeur refuge.

"Nous avons des chances de voir se poursuivre le repli du yen cette semaine et les résultats des entreprises ne sont pas mauvais, si bien que les investisseurs devraient continuer d'acheter", a expliqué à l'agence Bloomberg News Toshihiko Matsuno, de SMBC Friend Securities.

- Takata encore en chute -

Sur les 225 composantes du Nikkei, 204 ont augmenté, 19 baissé et 2 stagné.

Plusieurs entreprises de premier plan se sont inscrites en forte hausse, dont le numéro un des télécommunications mobiles, NTT Docomo (+4,28% à 2.800 yens), sa maison mère NTT (+2,90% à 5.033 yens) et ses rivaux KDDI (+4,00%) et SoftBank Group (+3,42%). Ce dernier a annoncé après la clôture ses résultats annuels 2015/16, faisant état d'une chute de 29% de son bénéfice net mais d'une hausse de 8,8% de son bénéfice d'exploitation à près de 1.000 milliards de yens (8 milliards d'euros), grâce essentiellement à ses activités au Japon.

Ont aussi été en odeur de sainteté les électroniciens Panasonic (+3,56% à 952,40 yens) et Sony (+3,00% à 2.681,50 yens, même si la baisse du yen ne lui est plus tant favorable), de même que les constructeurs d'automobiles Toyota (+2,21% à 5.677 yens), Nissan (+3,36% à 1.004 yens) et Honda Motor (+1,60% à 3.045 yens).

L'action du fabricant japonais de ceintures et coussins de sécurité Takata a encore abandonné 7,35% à 315 yens mardi, après l'annonce d'un très probable plongeon dans le rouge en 2015/16, selon ses dernières estimations.

La possible extension également au Japon (après les Etats-Unis) des rappels de véhicules munis d'airbags potentiellement défectueux noircit aussi l'avenir du groupe. Le titre a lâché quelque 85% en un an et demi à cause de cette affaire.

Les révélations des "Panama Papers" n'ont pas eu d'effet sur les actions des quelques entreprises nippones dont les noms sont apparus dans la liste.

Rakuten a pris 2,33% à 1.253,50 yens malgré la présence du patronyme du créateur de cette société de vente en ligne, Hiroshi Mikitani, dans ces registres rendus publics.

Plusieurs des entreprises ou personnes japonaises mises en cause ont indiqué à la presse être en règle avec le fisc.

L'action de la maison de commerce Mitsubishi Corp, également citée, a progressé de 1,75% à 1.798 yens, les investisseurs accueillant d'un bon oeil la promesse d'un retour dans le vert en 2016/17, après une perte nette en 2015/16, ce qui ne lui était jamais arrivé depuis la publication de ses comptes consolidés débutée en 1969/70.

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