Ajoute détails sur valeurs et devises, cours de Bourse et du pétrole actualisés, commentaire d'analyste.

Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo démarrait lundi sa première séance de l'année en forte baisse, plombée par les vives tensions dans le Golfe depuis l'assassinat par les Etats-Unis du général iranien Qassem Soleimani, tandis que le pétrole continuait de bondir.

L'indice vedette Nikkei creusait ses pertes en matinée, lâchant 2,11% à 23.157,24 points vers 02H00 GMT, tandis que l'indice élargi Topix perdait 1,8% à 1.690,38 points.

Les tensions entre Téhéran et Washington, déjà fortes auparavant, se sont encore intensifiées depuis la mort vendredi de Qassem Soleimani lors d'une frappe américaine à Bagdad.

Si l'Iran mettait à exécution ses menaces de représailles, les Etats-Unis frapperaient "rapidement et totalement en retour, et peut-être de manière disproportionnée", a assuré dimanche le président américain Donald Trump.

Téhéran a aussi annoncé dimanche qu'il ne sentait plus tenu par aucune limite sur l'enrichissement d'uranium, semblant ainsi donner le coup de grâce à l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015.

"Les tensions géopolitiques devraient rester élevées dans les prochains jours, soutenant les prix du pétrole et laissant sur la défensive" les autres marchés, a commenté Ray Attrill, analyste de la National Australia Bank dans une note publiée lundi.

Du côté des valeurs

Quasiment tous les secteurs d'activité sur le Nikkei étaient nettement dans le rouge, à l'exception notable de celui de l'énergie, qui profitait de la flambée des prix du pétrole.

BOND DES GROUPES PÉTROLIERS: les groupes pétroliers japonais étaient tous dans le vert: Inpex gagnait 3,16% à 1.172,5 yens, Idemitsu Kosan 2,47% à 3.105 yens et JXTG Holdings 3,29% à 514,3 yens.

TRANSPORTS EN SOUFFRANCE: les entreprises de transports étaient au contraire affectées par la hausse des prix du pétrole, synonyme de renchérissement de leurs dépenses de carburant, à l'instar des compagnies aériennes ANA Holdings (-2,22% à 3.561 yens) et Japan Airlines (-2,5% à 3.312 yens). Les compagnies de fret maritime sombraient encore davantage: Mitsui OSK Lines chutait de 4,99% à 2.874 yens, tout comme Kawasaki Kisen Kaisha (-4,99% à 1.770 yens).

NISSAN APRÈS LA FUITE DE GHOSN: pour sa première cotation depuis la fuite au Liban de Carlos Ghosn, l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan qui était inculpé et retenu au Japon pour malversations financières présumées, le constructeur automobile nippon reculait de 1,49% à 626,6 yens. Toutefois ses grands rivaux Toyota (-2,13% à 7.549 yens) et Honda (-2,9% à 3.009 yens) souffraient encore davantage face à la montée du yen, pénalisant les valeurs exportatrices japonaises.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen, qui en tant que valeur refuge classique s'était nettement apprécié vendredi en raison des tensions dans le Golfe, continuait de grimper lundi: vers 01H55 GMT un dollar valait 107,93 yens, contre 108,04 yens vendredi à 20H00 GMT. Le billet vert évoluait encore au-delà de la barre des 109 yens lundi dernier, avant la longue pause du Nouvel An de la Bourse de Tokyo.

L'euro continuait aussi de baisser lundi face au yen, se négociant pour 120,48 yens contre 120,64 yens vendredi à 20H00 GMT. La monnaie européenne valait plus de 122 yens après la clôture de la Bourse de Tokyo lundi 30 décembre.

L'euro s'échangeait pour 1,1162 dollar, un cours quasi stable par rapport à vendredi 20H00 GMT (1,1166 dollar).

Les cours du pétrole flambaient toujours lundi matin en Asie: vers 01H40 GMT le prix du baril de brut américain WTI augmentait de 1,9% à 64,25 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord bondissait de 2,14% à 70,07 dollars.

etb/plh