Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en forte baisse mercredi, de nouveau gagnée par la nervosité face aux menaces protectionnistes américaines, même si elle a limité ses pertes après la confirmation d'une visite historique de Kim Jong Un en Chine.

A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 1,34% (-286,01 points) à 21.031,31 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé 1,02% (-17,57 points) à 1.699,56 points.

Sur le volet des changes, le dollar valait 105,62 yens à la clôture, stable par rapport à la veille, tandis que l'euro fléchissait à 130,99 yens, contre 131,52 yens.

Les indices tokyoïtes avaient bondi de plus de 2,6% mardi, rassurés par la confirmation de discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, mais les craintes ont visiblement refait surface et Wall Street a terminé en net repli.

"Le rebond de Wall Street a tourné court alors que les investisseurs tentent de comprendre les intentions protectionnistes du gouvernement américain", a commenté dans une note Stephen Innes, analyste chez Oanda.

- Va-et-vient -

"D'un côté, il y a un certain soulagement sur la perception que la guerre commerciale s'est achevée avant même de commencer", mais en même temps Donald Trump envisagerait de sévir contre les prises de contrôle de groupes technologiques américains, en ciblant particulièrement la Chine, a expliqué M. Innes, en référence à des informations de presse.

A Tokyo, le repli a été accentué dans la matinée par des raisons techniques, selon Kyoko Amemiya, de SBI Securities. "Aujourd'hui expire le délai pour recevoir des dividendes" dans de nombreuses compagnies du Topix, a-t-elle dit à l'AFP.

Le climat s'est cependant amélioré par la suite, alors que Pékin a confirmé avoir accueilli, dans le plus grand secret, le dirigeant nord-coréen pour sa première sortie à l'étranger depuis son arrivée au pouvoir fin 2011.

Selon l'agence Chine nouvelle, l'homme fort de Pyongyang s'est dit prêt à un sommet avec le président américain Donald Trump, après des mois de menaces de guerre entre les deux pays autour du programme nucléaire nord-coréen.

"Les marchés sont optimistes un jour, du pessimistes le lendemain. Nous allons continuer de les voir aller et venir comme cela", a estimé auprès de l'agence Bloomberg News Ayako Sera, analyste chez Sumitomo Mitsui Trust Bank.

- La tech à la peine -

Sur le front des valeurs, le secteur technologique a souffert, dans le sillage de New York où les actions Twitter, Facebook et Tesla ont dégringolé: Sony, qui selon le quotidien économique Nikkei a décidé de procéder à une augmentation salariale d'environ 5%, a perdu 1,10% à 5.174 yens, Panasonic, partenaire de Tesla dans les batteries de voitures électriques, a dévissé de 5,09% à 1.565,5 yens.

SoftBank Group a également chuté de 4,01% à 7.922 yens, emporté par le mouvement défavorable aux valeurs technologiques. Le géant japonais des télécoms a aussi annoncé avoir signé un partenariat avec l'Arabie saoudite pour développer un méga-projet solaire dans le royaume dont l'objectif est de construire 200 gigawatts (GW) de capacités d'ici 2030.

Les groupes automobiles ont aussi été délaissés, à l'image de Toyota (-0,42% à 6.862 yens) et de Nissan (-2,69% à 1.099,5 yens).

A l'inverse, Honda Aircraft a progressé de 1,05% après l'annonce d'un protocole d'accord avec la compagnie aérienne ANA Holdings (+3,19% à 1.502,5 yens) sur le marché des avions d'affaires, qui devrait profiter à son modèle HondaJet.

Dans le même domaine, ANA Holdings a annoncé son intention de créer avec sa compatriote Sojitz Corporation une société commune spécialisée dans les jets privés.

A noter enfin, le spécialiste des produits lactés Yakult a perdu 2,75% à 7.770 yens alors que le géant de l'agroalimentaire Danone a annoncé mardi avoir conclu la cession de parts détenues dans le groupe japonais, pour un montant d'environ 1,3 milliard d'euros.

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