Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en baisse mercredi après trois séances positives, affectée par un recul des valeurs technologiques qui a éclipsé un affaiblissement du yen favorable aux groupes exportateurs japonais.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,47% (-94,68 points) à 20.130,41 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu 0,29% (-4,65 points) à 1.614,37 points.

Du côté des changes, le dollar est monté à 112,15 yens, contre 111,80 yens mardi à la fermeture de la place tokyoïte, et l'euro à 127,40 yens (contre 125,15 yens), au plus haut depuis le printemps 2016, après des propos jugés encourageants du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, sur l'économie de la zone euro.

Ce reflux de la devise nippone a contribué à l'avancée des constructeurs automobiles (Toyota +0,47% à 5.904 yens, Nissan +1,42% à 1.100,5 yens).

Bien orientées également, les valeurs financières ont profité de déclarations plutôt optimistes de la responsable de la banque centrale américaine (Fed) Janet Yellen: Mitsubishi UFJ a pris 2,59% à 747,2 yens, Sumitomo Mitsui 2,17% à 4.314 yens.

Dans le même temps cependant, le secteur de la technologie a souffert, dans le sillage de Wall Street. "Face au déclin des titres américains, les investisseurs commencent à craindre la chute d'actions qui ont enregistré jusqu'ici des performances élevées", a commenté pour l'agence Bloomberg Mitsushige Akino, chez Ichiyoshi Asset Management.

- Duo infernal Toshiba-Takata -

Le pionnier des jeux vidéo Nintendo, qui s'était hissé la veille à des niveaux inédits depuis près de neuf ans, a ainsi lâché 3,68% à 37.870 yens, le groupe de bureautique et photo Canon 3,17% à 3.811 yens et le spécialiste des équipements de contrôle électronique Advantest 4,03% à 1.948 yens.

Sony a accusé un moindre repli (-0,48% à 4.328 yens), tout comme l'opérateur de télécommunications SoftBank Group (-0,58% à 9.193 yens).

La saga Toshiba a par ailleurs continué à animer la séance, alors que le conflit s'envenime avec son partenaire dans les mémoires depuis 17 ans, l'américain SanDisk (groupe Western Digital).

Devant ses actionnaires réunis en assemblée générale, le patron du conglomérat industriel a accusé Western Digital "d'interférer de façon injuste dans la vente" de sa filiale de Toshiba Memory. Peu après, Toshiba annonçait le dépôt d'une plainte, assortie d'une demande de 120 milliards de yens (près d'un milliard d'euros) de dommages.

Toshiba veut céder au plus vite sa filiale à un consortium nippo-américain pour renflouer ses caisses, mais il a été contraint mercredi de reporter la signature d'un accord.

De quoi inquiéter les investisseurs, déjà échaudés par les nombreux déboires du groupe depuis 2015: l'action a encore perdu 1,84% à 287,6 yens.

Ces derniers temps, la Bourse a vécu au rythme d'un autre feuilleton qui, lui, touche à sa fin: celui de Takata et ses airbags défectueux. Le titre, qui vit ses derniers jours après le dépôt de bilan lundi de l'équipementier automobile, a dévissé de 68,18% à 35 yens, dépourvu de tout filet en raison de la suppression du recul maximum autorisé par jour ("stop-yasu").

Il est désormais voué à s'éteindre lentement, même si d'ultimes sursauts spéculatifs ne sont pas à exclure, d'ici à sa radiation de la liste des entreprises cotées qui interviendra le 27 juillet.

anb/ggy