ABOU DHABI, 10 novembre (Reuters) - La production du gisement pétrolier géant de Kashagan, au Kazakhstan, ne pourra pas redémarrer avant la fin de l'année, a déclaré Christophe de Margerie, directeur général de Total, un des partenaires de ce projet d'exploitation.

Le Kazakhstan attend les retombées de ce projet, qui a pris près de 13 ans et 50 milliards de dollars (37,4 milliards d'euros) à aboutir. Il s'agit du projet le plus coûteux au monde mais également la plus grosse découverte pétrolière depuis des décennies - qui devrait produire huit millions de tonnes l'an prochain et 12 millions en 2015, selon les estimations.

Toutefois, la production y a été suspendue tout juste deux semaines après son démarrage en septembre, en raison d'une fuite de gaz. Une autre fuite a été découverte en octobre après un bref redémarrage.

Dimanche, Christophe de Margerie a déclaré lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi que le projet offshore de Kashagan, en mer Caspienne, à l'ouest du Kazakhstan, ne pourrait pas redémarrer sa production avant la fin de l'année.

"C'est plus qu'une simple réparation de conduites", a-t-il dit, ajoutant que le consortium chargé de gérer le champ devait s'assuré avant de redémarrer la production que tout le système de canalisation fonctionnerait correctement à long terme.

Ce consortium est composé de la compagnie pétrolière publique kazakh KazMunaiGas, de l'italien ENI, de l'américain ExxonMobil, de Royal Dutch Shell et de Total, chacun ayant une participation de 16,81% du projet.

Les autorités kazakhes avaient décidé en juillet dernier d'user de leur droit de préemption pour acquérir la participation de 8,4% que la compagnie américaine ConocoPhillips vendait pour cinq milliards de dollars.

Par ailleurs, le japonais Inpex détient 7,56% du projet et China National Petroleum Corp (CNPC) a pris une participation de 8,33% cette année.

Le Kazakhstan est le deuxième producteur de pétrole après la Russie. Selon de récentes déclarations de hauts responsables kazakhs dans le secteur, la production tirée du gisement de Kashagan avait dépassé les 60.000 baril par jour (bpj) avant la deuxième fuite. Il devait produire 75.000 bpj ce mois-ci. (Daniel Fineren, Juliette Rouillon pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : TOTAL, Eni SpA, Exxon Mobil Corporation, ConocoPhillips