Selon ces sources, des établissements comme Axa Private Equity, filiale d'Axa, Predica, filiale d'assurance du Crédit agricole, la Caisse des dépôts ainsi que le fonds souverain de Singapour GCI pourraient manifester leur intérêt pour TIGF.

Le groupe espagnol Enagas a déjà indiqué mardi qu'il envisageait une offre pour la filiale de Total et qu'il était à la recherche de partenaires pour la transaction.

"Total tient à aller vite en raison de la sensibilité sociale du dossier", a indiqué à Reuters une des sources

"Les candidats n'ont pour l'instant qu'à présenter dans le détail leurs partenaires et le coût de financement mais sans mettre un prix sur l'actif", a ajouté une autre source.

Ni Axa Private Equity, ni Predica ni la Caisse des dépôts n'ont souhaité commenter ces informations.

Ces sources ont indiqué que Total était conseillé par Goldman Sachs et Lazard sur cette opération.

Le projet de mise en vente de TIGF, confirmée à la mi-octobre par Total, s'inscrit dans le cadre d'un programme de cessions de 15 à 20 milliards de dollars (environ 11,5 à 15,4 milliards d'euros) devant permettre au groupe pétrolier français de financer ses investissements et de doper sa génération de trésorerie.

Le groupe espère finaliser cette opération début 2013, ont ajouté les sources, un processus plus formel de dépôts d'offres devant être lancé après la date du 16 novembre.

DES CONSORTIUMS EN COURS DE FORMATION

A l'occasion de la présentation mardi des résultats trimestriels, Patrick de La Chevardière, le directeur financier de Total, a indiqué que plus de 50% du programme de vente d'actifs étaient à ce jour réalisés ou engagés.

Les différents candidats au rachat de TIGF mènent actuellement des discussions en vue de former des consortiums, aucun groupe n'ayant à lui seul les moyens de racheter la filiale de Total.

Pour cette opération, Axa Private Equity devrait former un consortium avec Predica tandis que le fonds GIC, qui avait auparavant tenté de s'allier à la Caisse des dépôts, envisagerait de s'associer avec EDF.

Mais la mise en vente inquiète les syndicats des salariés de TIGF. Ces derniers ont annoncé mercredi, à l'issue d'un comité d'entreprise exceptionnel, avoir exercé leur droit d'alerte "au regard de la situation préoccupante de l'entreprise sur le plan de l'emploi et sur le plan économique".

Ils ont en outre désigné un expert du cabinet Legrand Fiduciaire afin d'examiner des dossiers demandés à la direction de TIGF et de Total, parmi lesquels un rapport sur la place de TIGF dans les marchés gaziers français et européen et le cahier des charges imposé aux repreneurs potentiels.

Les syndicats estiment également que l'Etat devra valider le choix du repreneur de la société active dans 15 départements du sud-ouest de la France et qui assure 13,2% du transit des volumes de gaz nationaux.

En 2011, un consortium public composé de CNP Assurances, de CDC Infrastructure et de la Caisse des Dépôts avait déjà racheté 25% de GRTgaz, la structure qui gère les gazoducs de GDF Suez en France, pour 1,1 milliard d'euros.

Avec la contribution de Christian Plumb et de Véronique Tison, édité par Nicolas Delame

par Sophie Sassard et Matthieu Protard

Valeurs citées dans l'article : TOTAL, EDF, AXA, GDF SUEZ, CNP ASSURANCES, CREDIT AGRICOLE, Enagas SA