• Israël veut freiner l'appréciation du shekel

La plus grosse glissade récente sur le marché des devises concerne le shekel, qui a perdu plus de 4% face au dollar (USD/ILS). La Banque centrale israélienne a annoncé qu'elle allait agir de façon plus marquée sur le marché des changes, en consacrant 30 milliards de dollars à l'achat de devises en 2021. En 2020, ce montant se limitait à 21 Mds$. "Nous essayons d'empêcher une surévaluation de la monnaie à court terme qui rendrait la tâche difficile aux entreprises", a expliqué le gouverneur-adjoint de la banque centrale, Andrew Abir, qui a laissé entendre que la BoI pourrait faire plus au besoin. Depuis la crise financière, la banque centrale a beaucoup dépensé pour acheter des devises étrangères, portant ses réserves de change à 173 Mds$.

L'USD se négocie 3,2737 ILS vendredi.

 

Evolution de la paire USD/ILS

Evolution de la paire USD/ILS depuis 2015

  • On n'arrête pas un couteau qui tombe

Depuis le printemps dernier, le dollar a connu une longue phase de repli face aux principales autres monnaies mondiales. Et même si la glissade a fait une pause, en témoigne le rebond affiché contre l'euro, les économistes voient peu de justifications à une remontée du greenback. Dernièrement, "plusieurs banques centrales sont intervenues directement sur les marchés des changes pour affaiblir leur monnaie, tandis que d'autres se sont engagées dans des opérations de gestion des réserves de change pour reconstituer une force de frappe extérieure", note Brendan McKenna, de Wells Fargo, qui reste persuadé que "les forces du marché, plus puissantes, finiront par l'emporter, et que l'intervention des banques centrales ne suffira pas à stopper la tendance à long terme à l'affaiblissement du dollar américain". Pour une évolution de la paire USD/EUR, c'est ici

Pour terminer sur ce sujet et par esprit de contradiction, voici un graphique produit par MUFG sur la "couleur du billet vert". Il semblerait que le bleu des démocrates lui aille mieux au teint que le rouge des républicains.

De quelle couleur est le dollar ?
Le dollar préfère le bleu (source Macrobond & Bloomberg & MUFG)
  • La BCE encore en zone de confort

Lors de la conférence de presse de la BCE jeudi, la rhétorique n'a pas beaucoup varié sur les devises, signe que "le taux de change n'a pas encore atteint le seuil de douleur de la BCE", note Marco Valli chez Unicredit, qui continue à penser de toute façon que l'équipe Lagarde n'a pas d'outil simple à déployer si l'euro s'enfiévrait. Pire, "la forward guidance de la BCE selon laquelle les taux directeurs peuvent encore être abaissés n'est pas très crédible, compte tenu des effets secondaires d'une telle mesure". D'ailleurs l'économiste ajoute que le fait que la BCE n'a pas joué sur les taux au plus fort de la crise sanitaire laisse penser que son avis est partagé par une majorité de membres du conseil des gouverneurs.

A défaut de trancher le débat sur la question de savoir si le Bitcoin est une devise ou pas, voici un graphique récent de l'évolution de la cryptomonnaie, qui a subi un sévère retour de manivelle après avoir accroché les 40 000 USD. Il faut avoir le coeur bien accroché pour entrer sur la crypto, qui cote autour de 31 500 USD au moment où ce papier est posté.

Un coup d'arrêt
Shocking : le Bitcoin ne fait plus que tripler depuis octobre !
  • Tableau croisé des principales paires de devises
Tableau croisé