Home Sweet Home, le marché de la construction individuelle aux Etats-Unis

Nous avons parmi les outils Big Data Zonebourse des indicateurs permettant de dégager des tendances de marché de fond au sein d'un secteur, qui ont notamment permis d’identifier celle qui suit.

Le secteur de la construction résidentielle a été haché menu aux Etats-Unis pendant la phase de panique boursière liée à la Covid-19. Le graphique ci-dessous montre le parcours de l'indice Dow Jones US Select Home Construction (DJSHMB, en noir) par rapport au S&P500 (en rouge) du 1er janvier au 31 mars 2020 (les points bas 2020 ont été touchés le 23 mars). On remarque que sur le 1er trimestre 2020, le S&P500 a cédé près de 19%, mais que l'indice DJSHMB a perdu plus de 31%.

Pour les analystes et les commentateurs à l'époque (nous compris), il fallait être un peu fêlé pour se positionner sur un secteur lié à l'immobilier, alors que les revenus des ménages allaient s'effondrer et qu'une crise financière pointait son nez. Tout le monde ou presque avait d'ailleurs exclu d'office le secteur des sélections "Covid-Proof" et autres "Paniers de Distanciation Sociale".

Grosse erreur, comme le montre le parcours des deux mêmes indices, étendu à aujourd'hui. Le S&P500 gagne péniblement 5% tandis que le DJSHMB s'affiche en hausse de plus de 27%. 

Que s’est-il passé ? Les constructeurs de maisons individuelles ont vu affluer des citadins étouffés par le confinement ou désormais convaincus par le travail à distance. D'où un retour en force de la maison de banlieue, voire de grande banlieue et au-delà. Ce qui n'était au début qu'une aspiration est devenue réalité bien visible dans les carnets de commandes des constructeurs.

Pour terminer, voici une liste réalisée à partir du Screener Zonebourse en n'intégrant que les constructeurs de maisons individuelles et en les classant par révision de bénéfices (révisions 7 jours pour la colonne 1, révisions 4 mois pour la colonne 2, révision 1 ans pour la colonne 3). On constate très vite que les acteurs américains ont le vent en poupe (les révisions 4 mois sont impressionnantes) et que le mouvement de fuite hors des villes n'a pas vraiment atteint l'Europe continentale. On peut toutefois constater un frémissement du côté du Royaume-Uni.

Alors bien sûr, les entreprises américaines du secteur ont déjà affiché un solide rebond depuis les planchers. Mais leurs valorisations ne sont pas pour autant particulièrement tendues. 


Les grands gagnants sectoriels en Europe sur 2020

La société STOXX est un fournisseur d’indice pour les marchés financiers. Son nom est plus connu pour ses indices sur action comme l’Euro Stoxx 50 ou encore l’Europe Stoxx 600. Aujourd’hui, nous vous proposons de vous plonger dans les palmarès des variations sectorielles du Stoxx 600 sur l’année. Les entreprises sont classées selon la source principale de leurs revenus. Ainsi, au sein de la norme ICB Industry Classification Benchmark on peut distinguer 10 industries réparties en 19 super-secteurs, 41 secteurs et 114 sous-secteurs.

Nous allons nous intéresser aujourd’hui aux 19 super-secteurs européens. 

Source : Bloomberg

Ici aussi, la technologie brille

Sans surprise, le secteur de la Technologie arrive en tête des variations sur 2020 avec une performance de près de 10 % quand le Stoxx 600 fait l’inverse avec -10,7%. SAP est la plus grosse pondération de l’indice Stoxx Europe 600 Technology avec un poids de 26%.

Au sein de ce secteur les grands gagnants sont : 

Tandis que les dernières places reviennent à : 

La Chimie en outsider

Un peu plus étonnant de prime abord, c’est le secteur de la chimie qui obtient la médaille d’argent au sein de l’indice européen. Mais finalement, quand on regarde sa composition on tombe sur des leaders mondiaux des gaz industriels dont… l’hydrogène avec Air Liquide qui pèse 19,6 % derrière Linde (33,2 %). Ce qui m’amène à mieux comprendre la performance du secteur avec l’engouement pour ce gaz susceptible de révolutionner le monde de demain. Néanmoins, dans le top des variations, ce sont les chimistes de spécialités qui s’en tirent le mieux :

Et dans les flops des variations sur 2020 : 

La santé, peut mieux faire

Enfin, on s’en doute, la pandémie a profité au secteur de la santé. Mais finalement, pas tant que ça, en tout cas pour l’Europe. Avec +1,7 %, la santé se hisse à la troisième place. Si Roche pèse 16,9 % de son indice, les grands gagnants sont des acteurs plus petits :

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L'addition est salée

Passons maintenant aux secteurs qui performent le moins bien depuis le début de l’année. Impossible de garder le suspense très longtemps, vous devez vous en douter, mais avec près de 40% de perte latente, le secteur bancaire souffre. Seulement deux composantes sont dans le vert : 

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Les “vertes” ne pèsent pas encore assez dans la balance

Le secteur de l’énergie est tiraillé entre les valeurs “vertes” d’un côté et de l’autre les pétrolières qui sont plombées par une incertitude sur la demande du baril et des producteurs qui ne respectent pas toujours leurs quotas. S’il est clair que les valeurs “vertes” ont la cote en ce moment, le secteur de l’énergie n’est pas au mieux de sa forme et réalise -37,2 % sur 2020. Heureusement que les renouvelables sont là pour redresser la barre. Dans le trio gagnant on retrouve :

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Cloué au sol

Enfin, le secteur aérien a fortement souffert du confinement et réalise -33 % sur l’année. A noter que cette classification prend également en compte les valeurs liées aux loisirs/jeux. C’est d’ailleurs celles-ci qui viennent compenser les lourdes pertes du secteur :

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