Investir dans les énergies vertes, un choix payant pour les investisseurs ?

World Alternative Energy Index

Le plan de relance du Gouvernement français a été annoncé hier et la transition énergétique représente un grand pan de soutien à l’économie. 30 milliards d’euros y seront consacrés dont deux spécialement pour l’hydrogène. 

De plus, la finance verte ou autrement appelé la finance responsable, avec l’émergence des critères extra-financiers ESG - pour Environnement, Social et Gouvernance - à la fin des années 1990, prend de plus en plus d'ampleur dans la conscience des investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou particuliers.

Pourtant, beaucoup d’entre eux doute encore de la pertinence de ces investissements, pensant qu’ils sont moins rémunérateurs.

On peut alors se demander si l’investisseur doit-il réellement faire un sacrifice sur la performance financière en investissant dans des entreprises durables ?

La réponse en graphique :

Le World Alternative Energy de la Société Générale réalise une progression près de 22% sur l’année, surperformant le MSCI World de 16 points. Cette surperformance est même très nette depuis début 2019.

Cet indice a pour but de représenter le secteur de l’énergie renouvelable en incluant les valeurs positionnées sur l’éolien, le solaire, la biomasse ou encore l’efficience énergétique et enfin sur la décentralisation de l’énergie comme avec les microgrids ou les piles à combustibles. 

Dans le top 3 des pondérations de l’indice, on retrouve deux valeurs européennes et une américaine : Iberdrola, l’un des principaux producteurs espagnols d’énergie ; Schneider Electric, un acteur de l’efficacité énergétique dans le bâtiment et Nextera Energy, un producteur et distributeur d’électricité. Ci-après, je vous glisse le classement des 20 premiers composants (>1%) de l’indice qui se compose de 39 sociétés.

On pourra cependant regretter le nombre assez restreint de valeurs dans l’indice. Par exemple, on déplore l’inexistence de McPhy Energy, Voltalia, Albioma, Neoen ou même Air Liquide pour ne citer que des françaises. 

On notera enfin que la plupart des valeurs “vertes” ont connu une très forte accélération au cours du mois d’août sans doute dans l’anticipation du plan de relance français avant de corriger le jour de la nouvelle. ça nous rappellerait presque le bon vieux proverbe boursier : “Acheter la rumeur et vendre la nouvelle”.

Néanmoins, compte tenu du “verdissement” de l’économie et de la finance, il y a clairement un momentum qui se dégage sur cette thématique. Pour en profiter, Lyxor a créé l’ETF New Energy (FR0010524777) qui réplique l’indice World Alternative Energy pour 0,6% de frais annuel.


Les financières australiennes à la peine

La Bourse de Sydney n'est pas à la fête depuis le début de l'année, avec un indice ASX200 qui perd environ 9%. Une variation qui place ce marché dans le no man's land des places financières, loin de l'exubérance d'un Nasdaq 100 (+35%) mais loin aussi des déboires d'un Ibex 35 (-27%).

L'ASX200 est un indice atypique qui reflète les forces et les faiblesses de l'économie australienne. Les valeurs minières pèsent pour plus de 25% de la capitalisation. BHP Group et Rio Tinto peuvent se targuer à eux seuls de représenter 17% de l'ASX200. Aussi étonnant que cela puisse paraître – j'en connais beaucoup qui auraient mis leur main à couper que c'était le cas – le secteur minier n'est pas le plus gros de la place de Sydney, ou du moins il ne l'est plus. Ce sont les services financiers qui ont pris le dessus et qui représentent 29% de la capitalisation, avec une vingtaine de banques (Commonwealth Bank of Australia et Westpac étant les plus grosses) et pas mal de foncières (dont Unibail-Rodamco-Westfield, depuis le rachat du "Westfield").

La santé arrive au troisième rang (environ 12%) avec le poids lourd CSL Limited. Les autres secteurs sont moins importants. Un peu de consommation avec notamment Wesfarmers et Woolworth, des télécoms avec Telstra ou du transport avec Transurban. La baisse affichée cette année est largement répartie sur les services financiers, l'énergie et les valeurs industrielles. Aux Antipodes comme ailleurs, la technologie a brillé (Rea Group, Xero, Wisetech) et la santé a joué son rôle amortisseur (CSL, Ansell, Sonic Healthcare). Le secteur minier a rendu une copie mitigée, mais les grands acteurs ont bien tenu tandis que l'exposition aux métaux précieux était un plus indéniable (Newcrest, Evolution Mining…mais aussi Saracen Mineral et Regis Resources, deux positions du Portefeuille Investisseur Asie de Zonebourse). 

Coup d'oeil sur l'analyse technique de l’ASX 200 

L'ASX 200 s'effrite d'un peu plus de 3% ce matin dans le sillage de Wall-Street en clôturant sur le point bas de son trading range à 5.925 points (A). Depuis le creux de mars, l'indice australien a retracé 61% (niveau symbolique en Fibonacci) de sa baisse intervenue en début d'année et évolue en latéralisation sur ces niveaux depuis plusieurs semaines. La rupture du point bas entraînerait un repli vers les 5.750 points (B) qui pourrait continuer vers les 5.500 points dans un scénario plus pessimiste si Wall-Street devait continuer son retournement. A contrario, la cassure par le haut de la résistance située à 6.200 points pourrait s'accompagner d'un retour de la dynamique haussière. Néanmoins, compte-tenu du mouvement brutal hier à Wall-Street, le scénario privilégié est un léger repli vers les 5.750 points avant de consolider pour revenir enfin sur le haut du range.