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PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes tenteront de poursuivre leur course dans le vert la semaine prochaine, les investisseurs s'apprêtant à se concentrer sur une réunion de la banque centrale américaine et de nombreuses statistiques, la guerre commerciale étant, pour l'heure, passée au second plan.

"L'enjeu de la semaine prochaine sera vraiment les projections économiques de la Réserve fédérale américaine (Fed)", a commenté auprès de l'AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"Même s'il y a quelques indicateurs un peu plus mitigés, il n'y a rien de très inquiétant, donc les données de la Fed devraient entretenir une certaine forme d'optimisme", a-t-il précisé.

La banque centrale américaine entamera mardi une réunion monétaire de deux jours, à l'issue de laquelle elle dévoilera ses prévisions économiques mais pourrait également annoncer une hausse des taux d'intérêt.

"Il y aura probablement une hausse mais elle est quasiment déjà intégrée dans les cours, comme le montre la progression récente du taux d'emprunt américain à dix ans", a affirmé à l'AFP Marjorie Sonigo, directrice de la gestion financière chez Pictet Wealth Management.

"Cet ajustement des anticipations est notamment consécutif au bon rapport sur l'emploi américain et aux chiffres de l'inflation, qui se confirme mais ne s'emballe pas, ce qui témoigne que l'économie se porte bien", a-t-elle détaillé.

Cette bonne santé économique a notamment permis à Wall Street de poursuivre son ascension cette semaine, entraînant dans son sillage les indices européens.

Du côté de Londres, au cours de la semaine, la progression du FTSE-100 a toutefois été quelque peu entravée par un rebond de la livre sterling, portée par des statistiques faisant état d'une bonne tenue de l'activité au Royaume-Uni en août.

Mais vendredi, ce frein a été levé: la Bourse de Londres a terminé en forte hausse, dopée par une chute de la livre sterling après l'avertissement de la Première ministre britannique, qui a constaté une impasse des discussions avec l'UE sur le Brexit.

Risque géopolitique évincé

"Ce qui est intéressant, c'est que l'aspect guerre commerciale a été complètement évincé, les investisseurs ont notamment compris que des proportions relativement faibles (du commerce mondial, ndlr) sont concernées", a estimé M. Dembik.

Washington a annoncé en début de semaine une taxe de 10% sur 200 milliards de dollars de biens chinois importés. Pékin a répliqué dans la foulée avec une taxe supplémentaire sur 60 milliards de dollars de produits américains importés, une réponse jugée modérée par les investisseurs.

"Nous avons observé une reprise des titres qui ont été massacrés par la guerre commerciale, notamment le secteur automobile, mais il faut quand même rester prudent", a nuancé Mme Sonigo.

"Il pourrait suffire de nouveaux tweets (de Donald Trump, ndlr) négatifs pour contrarier les marchés", a-t-elle prévenu.

Côté européen, les acteurs de marché surveilleront également de près jeudi la présentation des premières perspectives du budget 2019 de l'Italie.

Depuis début septembre, les responsables du gouvernement populiste multiplient les déclarations affirmant que le pays respectera les règles budgétaires européennes, notamment un déficit en dessous de 3% du produit intérieur brut (PIB).

"Si le risque géopolitique reste négligé, l'annonce du gouvernement italien devrait avoir un impact relativement faible sur les marchés", a indiqué M. Dembik.

"Le sujet reviendra, mais plutôt les mois prochains lorsqu'il y aura des discussions au Parlement, ou lorsque la Commission européenne évaluera la proposition de budget italien", a-t-il complété.

Dans ce contexte, les investisseurs tenteront de se concentrer sur une série d'indicateurs.

Les opérateurs prendront connaissance du moral des ménages français (Insee), du moral des consommateurs allemands (baromètre GfK) et de la confiance des consommateurs américains (Conference Board) en septembre.

En Allemagne, les chiffres de l'inflation provisoire pour septembre et ceux du chômage en août sont également attendus.

La Banque centrale européenne (BCE) publiera quant à elle, jeudi, les statistiques sur les crédits au secteur privé et la masse monétaire M3 en zone euro, particulièrement suivis sur les marchés.

Côté anglo-saxon, une deuxième estimation du PIB des Etats-Unis au deuxième trimestre est prévue jeudi, tandis que la deuxième estimation du PIB du Royaume-Uni pour la même période doit être dévoilée vendredi.

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