Les deux grosses échéances macroéconomiques de la veille sont passées comme une lettre à la poste. A tel point que les économistes ont un peu de mal à expliquer certaines réactions des marchés, notamment la baisse marquée du rendement des obligations d'Etat américaines à dix ans alors que les chiffres d'inflation ont dépassé les attentes. Les grincheux pensent que c'est une nouvelle preuve du divorce entre la finance et l'économie. Les optimistes y voient un signe de maturité des investisseurs. Les bons élèves estiment c'est parce que la Fed distille son message de confiance sur une surinflation transitoire. Les jeunes ricanent devant cette nouvelle preuve que les anciens n'ont plus les bonnes clefs de lecture. Et une majorité d'investisseurs se laisse porter : tant que ça monte ! Même s'il faut se garder de toute conclusion hâtive – après tout il ne s'est passé qu'un seul jour depuis les annonces – nous voilà contraints de constater que tirer des plans sur la comète reste un exercice périlleux et que la finance et les mathématiques ne font pas toujours bon ménage.

En Europe, l'exercice de prédiction a mieux fonctionné. Il était plus facile. La BCE est toujours aux petits soins économiques et ses projections de croissance et d'inflation ont été relevées, comme l'anticipaient les professionnels. Tout le monde a même compris en filigrane que les traditionnelles frictions nord-sud ont repris entre banquiers centraux. Les orthodoxes anti-assistanat du Nord (Allemagne et Pays-Bas notamment) auraient préféré que Christine Lagarde prépare les marchés à une réduction des plans de soutien. Les apostats latins préfèrent que l'économie ait repris son rythme de croisière avant toute inversion de vapeur. Ce sont eux qui ont gagné pour l'instant.

Le débat sur "mais quand est-ce que les banques centrales vont commencer à se retirer progressivement" est loin d'être clos. Il est même brûlant aux Etats-Unis à moins d'une semaine de la réunion de juin de la Fed. Les économistes pensent que la banque centrale pourrait annoncer quelques chose lors de sa réunion du 28 juillet ou lors du symposium de Jackson Hole à la fin du mois d'août. Ou plutôt commencer à préparer les marchés à une réduction de son soutien, avant un coup d'envoi prévu l'année prochaine. C'est le "QE tapering" ou le "taper". C’est-à-dire le début du "rétrécissement" de l'intervention de la banque centrale, qui fera basculer l'économie dans une nouvelle phase, laquelle devrait aboutir à un cycle de relèvement des taux directeurs, avec de nouvelles problématiques et de nouvelles opportunités. Enfin si les schémas traditionnels se remettent en place, bien sûr.

Hier, la conjonction BCE / inflation américaine n'aura finalement pas provoqué de gros remous. Les indices ont bien connu un surcroît de volatilité au moment des annonces, mais tout est vite retombé. Au final, plusieurs marchés, dont Wall Street, ont fini dans le vert. En Europe, le DAX a clôturé à l'équilibre et le CAC40 a perdu 0,26%, grevé par ses valeurs industrielles et cycliques. L'indice parisien reste légèrement au-dessus de son niveau de vendredi dernier. A Paris comme ailleurs, les bornes d'évolution sont étroites en cette fin de printemps.

Dans le reste de l'actualité mondiale, le Japon envisage d'instaurer un état de "quasi-urgence", ou bien peut-être est un quasi-état d'urgence d'ici le début des jeux olympiques, pour sauver une manifestation qui a l'air bien mal embarquée. Aux États-Unis, un groupe bipartite de sénateurs est en train de plancher sur le plan d'infrastructure controversé de l'administration Biden. Enfin, vous n'aurez pas manqué de le lire un peu partout, les leaders du G7 se réunissent dans les Cornouailles, sous présidence britannique, à partir d'aujourd'hui et jusqu'à dimanche pour parler économie, vaccins, relations internationales et autres sujets de saison.

Le CAC40 gagne 0,05% à 6550 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Les chiffres mensuels du PIB britannique (8h00) et l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan de juin (16h00) sont attendus aujourd'hui.

La paire euro/dollar est peu modifiée à 1,21875. L'once d'or remonte à 1900 USD. Le pétrole recule légèrement à 69,92 USD le baril WTI et à 72,14 USD le baril de Brent. Le rendement de la dette américaine recule à 1,43% sur 10 ans. Le Bitcoin évolue légèrement en dessous des 37 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Ahold Delhaize : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 22,90 à 24 EUR.
  • Airbus : Crédit Suisse reprend le suivi à surperformance en visant 101 EUR.
  • Aixtron : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 20 à 28 EUR.
  • Auto Trader : Liberum reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 660 à 700 GBp.
  • bioMérieux : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 95 EUR.
  • Catena : Barclays démarre le suivi à pondération en ligne en visant 500 SEK.
  • DiaSorin : Berenberg passe de conserver à acheter en visant 170 EUR.
  • Enagas : RBC passe de performance sectorielle à sousperformance en visant 16,50 EUR.
  • Eurazeo : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 81 à 84 EUR.
  • Franchi Umberto Marmi : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 12,50 à 13 EUR.
  • Hunting : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 360 à 350 GBp.
  • Kering : AlphaValue reste à alléger avec un objectif de cours relevé de 671 à 786 EUR.
  • Linde : AlphaValue passe d'alléger à accumuler en visant 294 EUR.
  • Logitech : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 112,76 CHF.
  • Lonza : Research Partners relève son objectif de cours de 650 à 750 CHF.
  • Montea : Barclays démarre le suivi à pondération en ligne en visant 110 EUR.
  • Morphosys : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 80 EUR.
  • Nordic Semiconductor : SpareBank 1 passe d'acheter à neutre en visant 215 NOK.
  • Qiagen : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 56 à 54 EUR.
  • Ubisoft : Citigroup réduit son objectif de cours de 90 à 75 EUR.
  • VIB Vermögen : Barclays démarre le suivi à surpondérer en visant 40 EUR.
  • Warehouses De Pauw : Barclays démarre le suivi à surpondérer en visant 38,20 EUR.

En France

Annonces importantes

  • EssilorLuxottica a obtenu tous les feux verts pour le rachat de GrandVision.
  • Après Bluebell, Artisan affiche à son tour son hostilité à la scission d'UMG de Vivendi.
  • Amundi et Société Générale signent l'accord de rachat de Lyxor par la filiale du Crédit Agricole.
  • Scor et Covea, son premier actionnaire ont trouvé un compromis pour se quitter sans remous et mettre fin à leur contentieux.
  • Euronext remplace Scor dans le CAC Next 20.
  • Europcar revient dans le SBF120 aux dépens d'ALD à partir du 18 juin.
  • Eiffage et Vinci collaborent sur les façades du futur siège de Total à Paris.
  • GTT reçoit une commande de Samsung Heavy Industries.
  • Derichebourg a placé une obligation verte 2028 de 300 M€ à 2,25%.
  • Eurazeo et Infravia lancent la vente du groupe solaire français Reden.
  • Quadient vend sa solution de gestion des factures Beanworks à Radisson Hotel Group Americas.
  • Neoen franchit le cap d'un gigawatt d'énergie renouvelable en opération ou en construction en France.
  • Argan livre un entrepôt de 22 000 mètres carrés près d'Orléans.
  • Lysogene signe un accord exclusif de licence mondiale avec la SATT Conectus pour un candidat médicament de thérapie génique dans le traitement du syndrome de l'X Fragile.
  • Les services animation de Technicolor se réunissent sous bannière Mikros Animation.
  • Le prix d'IPO de NamR fixé à 10,20 EUR, pour une levée de fonds de 8 M€.
  • AB Science a présenté à l'ASCO les résultats de l'étude de phase III avec masitinib dans le cancer du pancréas.
  • Moulinvest et Laurent-Perrier ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes

  • Microsoft ouvre la voie au jeu vidéo sans console.
  • Les bénéfices de Prosus devraient avoir quasiment doublé sur l'exercice clos le 31 mars.
  • MKS Instruments aurait approché Atotech avec une offre de rachat, selon Reuters.
  • Amazon pourrait payer 425 M$ d'amende en Europe à cause de ses pratiques en matière d'utilisation des données, selon le Wall Street Journal.
  • Des cybercriminels volent le code source de jeux vidéo développés par Electronic Arts.
  • Un 3e membre du panel de la FDA démissionne après le feu vert donné à la commercialisation du traitement contre la maladie d'Alzheimer de Biogen.
  • GameStop plonge de 27% à la clôture de Wall Street.
  • Intel lorgnerait SiFive, selon Bloomberg.
  • Netflix se lance dans les produits dérivés avec un magasin en ligne.
  • Apple embauche un ancien de BMW, Ulrich Kranz, pour son programme de véhicule électrique.
  • Vertical Aerospace va entrer en bourse via le SPAC Broadstone Acquisition.
  • Didi Chuxing veut entrer en bourse à New York.
  • Principales publications de résultats. DFDS, Laurent-Perrier, Naked Wines

Lectures