En bourse, la phase d'hésitation se poursuit donc en attendant une nouvelle série de résultats d'entreprises, qui pourraient aider les investisseurs à se forger une opinion un peu plus précise des dynamiques à l'œuvre. Le compartiment technologique a une fois de plus permis à Wall Street de briller, mais les valeurs cycliques ont aussi participé à la fête, toujours aiguillonnées par les bons chiffres de la consommation américaine publiés en fin de semaine dernière. Paradoxalement, les cycliques européennes ont pris le chemin inverse, à cause de leur gros contingent de valeurs du luxe secouées par la Chine et de valeurs automobiles pénalisées par la poursuite des pénuries de composants. A la fin du bal, cela donne -0,81% pour le CAC40 en France, +0,06% pour le SMI en Suisse, -0,10% pour le Dow Jones et +1,02% pour le Nasdaq aux Etats-Unis.

Aujourd'hui, les investisseurs attendent les résultats de Johnson & Johnson et Procter & Gamble à l'heure du déjeuner en Europe, puis ceux de Netflix, dont tout le monde parle à nouveau grâce à la série Squid Game, en soirée. Ce matin, ils s'occupent avec les chiffres d'Ericsson ou de Danone (pour un réveil en musique, désolé).

J'en profite pour faire une légère digression sur les prix de l'énergie, qui occupent toujours le centre du jeu économique et politique. Dans un monde qui multiplie les initiatives leur flambée force les dirigeants politiques à de cuisants rétropédalages. On est très loin du photovoltaïque-youpi et de l'éolien-waouh quand il s'agit de remettre en ligne(ite) de bonnes vieilles centrales à charbon. En fin de semaine dernière, Joe Biden et sa garde rapprochée auraient, selon des sites d'information américains sérieux, organisé une discrète réunion avec des producteurs pétroliers américains pour discuter d'une stratégie destinée à réduire les prix. Ceux-là même qui n'ont pas été épargnés par le nouveau locataire de la Maison Blanche depuis le début de son mandat, sinon il n'y aurait aucune ironie là-dedans. Donc Joe Biden consulte les producteurs de pétrole et de gaz de schiste pour qu'ils augmentent leur production parce qu'il n'a pas d'autres moyens de contrer l'abus de position dominante de l'Opep, le plus gros cartel légal du monde. On imagine sans peine que l'industrie américaine des énergies fossiles a demandé des concessions en échange. Donald Trump doit bien rigoler, lui qui avait mis en pièces la régulation pour permettre aux Etats-Unis de devenir le premier pays producteur du globe.

Cet épisode, comme la suppression temporaire des limites de production de charbon en Chine, le retour en grâce du nucléaire ou le frein à main brutalement tiré par Bruxelles sur l'extension du marché carbone, illustre la difficulté d'aligner des politiques de l'instant avec des enjeux fondamentaux. En d'autres termes, l'urgence climatique disparaît plus vite qu'un pot de Nutella dès que les factures des consommateurs commencent à déraper. C'est un sérieux problème qui montre l'impréparation des gouvernements face à des enjeux qui les dépassent manifestement. Des gouvernements qui sont eux-mêmes le reflet des paradoxes ambulants que nous sommes pour la plupart, écartelés entre des aspirations progressistes et vertes et notre dépendance à la société de consommation.

En bourse, le paradoxe est tout aussi visible. Tenez, l'action du premier groupe pétrolier américain Exxon Mobil a gagné 83% en un an, quand le numéro un mondial des éoliennes Iberdrola a perdu 15%. C'est un peu caricatural parce que sur la durée, l'Espagnol fait mieux que l'Américain, mais cela montre bien qu'une approche court-termiste peut être plus rémunératrice qu'une vision de long terme. C'est dans ces moments-là qu'il faut s'en tenir à son plan d'investissement, si tant est qu'il a été correctement bâti, sur des hypothèses rationnelles et solides, à l'origine. Un plan dont les dirigeants mondiaux ont l'air dépourvus face à l'urgence climatique.

Le CAC40 reprend 0,25% à 6689 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Peu d'indicateurs aujourd'hui, hormis les chiffres des permis de construire aux Etats-Unis en septembre (14h30).

L'euro est remonté à 1,1645 USD. Le métal précieux se négocie en légère hausse à 1774 USD l'once. Sur le marché pétrolier, baril est stable à 82,44 USD le WTI et à 84,25 USD le Brent. La dette américaine est rémunérée 1,58% (+1 points) sur 10 ans, tandis que son homologue allemande s'affiche à -0,15% (+ 2 points). Le bitcoin s'échange légèrement au-dessus de 62 600 USD pièce.

Les principaux changements de recommandations

  • Air France-KLM : Berenberg reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 3,60 à 3,50 EUR.
  • Aston Martin Lagonda : Jefferies reprend le suivi à conserver en visant 2000 GBp.
  • Auto1 : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 50 à 52 EUR.
  • Delivery Hero : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 192 à 196 EUR.
  • Deutsche Lufthansa : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 6,30 EUR.
  • EasyJet : Berenberg passe de conserver à acheter en visant 800 GBp.
  • Endesa : Oddo BHF reprend le suivi à surperformance en visant 21,60 EUR.
  • HelloFresh : J.P. Morgan reste neutre avec un objectif de cours relevé de 82 à 85 EUR.
  • Hikma : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 2800 GBp.
  • Ipsen : Exane BNP Paribas démarre le suivi à neutre en visant 90 EUR.
  • JCDecaux : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 25 à 26,50 EUR.
  • Lonza : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 785 à 830 CHF.
  • Pearson : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 590 GBp.
  • Prosus : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif relevé de 134 à 135,90 EUR.
  • Royal Dutch Shell : HSBC passe de conserver à acheter en visant 1795 GBp.
  • Ryanair : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 20 à 21 EUR.
  • Scout24 : J.P. Morgan reste neutre avec un objectif de cours relevé de 72 à 76 EUR.
  • Siegfried : Exane BNP Paribas démarre le suivi à surperformance en visant 1000 CHF.
  • Sixt : Stifel démarre le suivi à l'achat en visant 165 EUR.
  • Ströer : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 109 à 114 EUR.
  • Swedish Match : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 54,60 à 58,50 SEK.
  • TeamViewer : Exane BNP Paribas passe de surperformance à neutre en visant 15 EUR.
  • Umicore : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 48 à 46 EUR.
  • Wizz Air : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 5200 GBp.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Danone confirme ses objectifs 2021 et nomme un nouveau DRH.
  • Stellantis et Samsung SDI s'associent pour produire des batteries aux États-Unis.
  • L'Elysée voudrait annoncer avant Noël la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires par Electricité de France, selon Le Figaro.
  • Technip Energies s'associe à TÜV Rheinland pour étendre ses services de conseil en gestion de projet à de nouveaux marchés.
  • Reworld va racheter Meltygroup.
  • Rubis annule 1,5 million d'actions autodétenues.
  • Aptar détient plus de 95% du capital de Voluntis à l'issue de son OPA simplifiée (8,70 EUR l'action), ouvrant la voie au retrait de la cote.
  • Streamwide et Thales collaborent dans la sécurité des réseaux mobiles.
  • Abivax fait état "d'excellents" résultats d'efficacité à long terme dans l'étude de maintenance de phase IIb d'ABX464 dans la rectocolite hémorragique.
  • AB Science obtient le feu vert de l'ANSM pour lancer une phase I/II avec AB8939 dans la LMA.
  • Ateme veut réduire de 50% son empreinte carbone d’ici 3 ans.
  • CBo Territoria lance les travaux d'un centre commercial à Mayotte.
  • Noxxon étend son essai de phase I/II avec NOX-A12 dans le cancer du cerveau.
  • Ecoslops signe un partenariat stratégique avec Mercuria Energy Group.
  • Groupe Partouche a cédé le contrôle de la société Casino de Crans-Montana.
  • Inventiva et Lysogène présentent des données lors de congrès d'automne.
  • Pharnext obtient une publication dans une revue scientifique.
  • Bastide, Mercialys, Virbac et Obiz ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • La production de minerai de fer de BHP baisse de 5% en raison de travaux d'entretien et d'une pénurie de main-d'œuvre.
  • Les actionnaires de WM Morrison s'apprêtent à approuver le rachat de CD&R pour 9,6 Mds$.
  • Le bénéfice d'Ericsson dépasse les prévisions grâce à la demande de 5G, malgré des pertes de parts de marché en Chine.
  • Samsung Electronics en tête du marché mondial des smartphones au troisième trimestre.
  • Apple renouvelle sa gamme d'ordinateurs portables, en s'affranchissent d'Intel, et lance de nouveaux AirPods.
  • Des parlementaires interrogent Amazon pour savoir dans quelle mesure les dirigeants du groupe ont trompé le congrès lors d'une audition, selon le Wall Street Journal.
  • Volvo (Geely) vise une valorisation de 23 Mds$ lors de son introduction en bourse à Stockholm.
  • TechnipFMC se lance dans le captage de carbone avec Talos Energy.
  • Sony vend GSN à Scopely pour 1 Md$.
  • Bachem lève 583,5 MCHF grâce au placement de nouveaux titres.
  • Sonova s'attend désormais à conclure l'acquisition de la division grand public de Sennheiser avant la fin de l'exercice 2022 en raison de tâches opérationnelles finales qui nécessitent plus de temps que prévu.
  • Unicredit sonde le marché afin de mesurer l'intérêt pour une potentielle cession de son activité de crédit-bail, a appris Reuters.
  • Les dirigeants de Microsoft ont demandé à Bill Gates de cesser d'envoyer des e-mails à une collaboratrice en 2008.
  • Walt Disney reporte la sortie de films Marvel et du 5e "Indiana Jones".
  • Pentair finalise le rachat de Pleatco pour 255 M$.
  • Delivery Hero va investir 235 M$ dans Gorillas.
  • Informatica vise une valorisation de près de 9 Mds$ pour son retour en Bourse.
  • Alibaba dévoile une puce destinée à ses serveurs de "cloud".
  • Principales publications de résultats : Johnson & Johnson, Procter & Gamble, Netflix, Philip Morris, Kering, Vale, Danone, Deutsche Börse, Ericsson

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