L’inflation aux Etats-Unis a atteint un plus haut de 40 ans en février. L'indice des prix à la consommation (CPI) fait ressortir une progression sur 12 mois de +7.9%. Et le pire est peut-être à venir. En plus des tensions sur le marché du travail, Jerome Powell a souligné que la guerre en Ukraine contribuerait vraisemblablement à augmenter encore ce taux, en raison des multiples pénuries qu'elle entraîne. L'invasion russe a effectivement fait bondir les prix de toutes les matières premières. Wall Street s’attend maintenant à 7 hausses de taux cette année (soit +175 points de base).

Sans solutions diplomatiques en vue, les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine ayant une fois de plus échoué, le S&P 500 a lourdement chuté pour la deuxième semaine d’affilée (-2.88%, soit -11.79% depuis le début de l’année). La baisse de la confiance du consommateur a également pesé sur le sentiment de marché (indice de l'université du Michigan en baisse de 62.8 à 59.7 en mars). La volatilité n’a pas faibli tout au long de la semaine, impactant notamment les valeurs technologiques. Le Nasdaq a plongé de -3.53% (-17.90% depuis le début de l’année).

A contre-courant, les indices européens ont fini dans le vert, les valeurs massacrées la semaine dernière avec des pertes à deux chiffres faisant l’objet d’achats à bon compte. Le MSCI EMU a ainsi gagné +3.42%, ramenant sa perte sur l’année à -14.53%, bien que le FMI ait mis en avant les effets dévastateurs de la guerre et des sanctions qui en découlaient sur l’économie mondiale.

La Banque Centrale Européenne va devoir faire face au risque de stagflation. Dans ce contexte périlleux, Christine Lagarde a surpris les investisseurs avec un discours beaucoup moins conciliant, visant à accélérer la fin des achats d'actifs. Cette déclaration a fait bondir les taux d’intérêt dans la zone euro.

Ailleurs dans le monde, le FTSE a gagné +2.41% en variation hebdomadaire (-3.10% sur l’année), l’économie britannique ayant rebondi plus que prévu en janvier (PIB en hausse de +0.8% après un déclin de -0.2% en décembre). Les marchés asiatiques ont clôturé en ordre dispersé. Les actions ont dévissé à Hong Kong (-6.17% sur la semaine, -12.15% sur l’année), suite à un taux record de morts du Covid-19 et à la menace de la SEC de sortir de la cote des valeurs chinoises ne respectant la loi américaine. Au Japon, le Nikkei a perdu -3.17% sur la semaine (-12.60% sur l’année). A l’inverse, en Inde, le NIFTY a gagné +2.37% (-4.17% sur l’année).

L'énergie toujours sous les projecteurs  

Les prix du brut américain ont finalement baissé cette semaine (-5.49% à 109.33 dollars le baril), après avoir atteint un plus haut de 14 ans à 130 dollars, dans le sillage du durcissement des sanctions prises contre la Russie. Vladimir Poutine a annoncé que son pays honorerait tous ses contrats commerciaux sur le gaz et le pétrole, tandis que l’Allemagne refusait de valider le projet d’interdiction totale des importations d’énergie russe. Par ailleurs, les traders sur le marché du pétrole semblaient parier sur une augmentation de la production des pays du Moyen-Orient pour compenser la diminution drastique des exportations russes. Néanmoins, l’énergie a été le seul secteur du S&P à finir dans le vert (+1.88%).

A l’opposé, les biens de consommation de base ont affiché la pire performance hebdomadaire (-5.78%), avec l’indice de confiance des consommateurs en berne. L’augmentation des taux sur les emprunts d’Etat a heurté de plein fouet le secteur des technologies de l'information (-3.81%). Le titre Apple a ainsi perdu -5.17%. Les services de communication ont à peine fait mieux (-3.14%), une fois de plus plombés par Netflix (-5.92%) et FB Meta-Platforms (-6.22%).

Ce fut également une semaine éprouvante pour les biens de consommation discrétionnaire (-2.59%) avec la chute libre de Tesla (-5.12%). Les véhicules électriques restent effectivement sous pression en raison de l'extrême volatilité du nickel, un composant essentiel pour les batteries. Le prix du nickel a bondi de +62% en cinq jours. La Russie, qui est l’un des premiers producteurs mondiaux, est sortie du marché.

Retournement brutal sur les marchés obligataires

Les rendements des emprunts d'Etat américains se sont envolés après la publication du taux d'inflation du mois de février. Le rendement du T-Note à 10 ans est passé de +1.72% à +2%. Celui du Bund allemand de même échéance est revenu rapidement en territoire positif (+0.25%), en prenant 32 points de base sur la semaine. En un mot, ce fut un bain de sang sur les marchés de crédit. Les obligations d'entreprises de notation « investissement » ont subi les pertes les plus importantes depuis mars 2020 (-2.22% en Europe, -2.39% Outre-Atlantique). Les titres à haut rendement ont perdu -1.06% sur le vieux continent et -1.60% aux Etats-Unis.

La dette émergente a de nouveau dégringolé (-5.19% sur la semaine), dans la foulée de l’avertissement de la Banque Mondiale d’un défaut imminent sur la dette souveraine russe. Le billet vert a poursuivi sa progression (indice dollar en hausse de +0.87%), aidé par l’aversion au risque des investisseurs, tout comme l’or qui a aussi joué son rôle de valeur refuge (+0.90%, cours spot à 1988.46 dollars l’once).

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