Les actions ont lourdement rechuté avec l’intensification des attaques de l’armée russe sur les grandes villes ukrainiennes et la centrale nucléaire de Zaporizhzhia. L’anxiété des investisseurs est montée d’un cran. En représailles, les pays européens et les Etats-Unis ont imposé une série de sanctions économiques et financières de plus en plus dures, dont l’exclusion de la Russie du système de règlements internationaux SWIFT. Les réserves de 640 milliards de dollars de la banque centrale russe ont par ailleurs été gelées. Ces mesures de rétorsion impactent déjà l’économie russe. Selon Energy Intelligence, les exportations de pétrole russe ont ainsi baissé d’au moins un tiers de leur volume cette semaine – soit environ 2.5 millions de barils – bien que le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, ait annoncé qu’il ne soutiendrait pas les initiatives visant à interdire l’importation de pétrole, de gaz et de charbon russes.

A Moscou, le marché boursier est resté fermé toute la semaine. Cette situation inédite a conduit le New York Stock Exchange à stopper vendredi les transactions sur trois ETFs exposé aux actions russes.

Dans ce context délétère, l’amélioration sensible du marché de l’emploi américain est passée quasiment inaperçue. Pourtant, l’économie américaine a créé 678 000 postes le mois dernier, tandis que la croissance des salaires décélèrait. Wall Street anticipait un chiffre de 440 000 postes.

Le S&P 500 a donc terminé la semaine dans le rouge. Il perd -1.27% (-9.18% depuis le 31/12/2021) tandis que le Nasdaq abandonne -2.78% (-14.90% depuis le 31/12/2021). Inversement, l’indice de la volatilité, VIX, bien qu’à un niveau déjà très élevé fin févier, a clôturé en hausse de 16% sur la barre des 32. Sans surprise, les indices européens ont fait pire que leurs pairs américains. Le MSCI EMU a plongé de -10.26%, ce qui l’amène à une perte cumulée de -17.26% depuis le 31/12/2021. Le FTSE lâchait de son côté -6.71% (-5.38% depuis le 31/12/2021). Les marchés asiatiques ont suivi la même tendance, quoique moins marquée. Le Nikkei a glissé de -1.85% (-9.75% depuis le 31/12/2021) et le Shanghai Composite s’est effrité de -0.11% (-5.28% depuis le 31/12/2021).

Les investisseurs privilégient l’énergie et les secteurs défensifs   

L’escalade dans le conflit russo-ukrainien a fait bondir toutes les matières premières (pétrole, gaz, métaux, céréales), ce qui fait craindre des risques de déstabilisation dans les pays hautement dépendants de l’importation de ces dernières. Le pétrole brut WTI a progressé de plus de 26% sur la semaine, dépassant les 115 dollars le baril pour la première fois depuis 2008, malgré l’annonce des membres de l'Agence Internationale de l'Energie de libérer 60 millions de barils de leurs réserves stratégiques. Le secteur de l’énergie s’est envolé de +9.26%. Avec l’aversion grandissante pour le risque, les investisseurs se sont également tournés vers les secteurs défensifs tels que les services d’utilité publique (+4.78%), l’immobilier (+1.72%), et la santé (+1.17%).

A l’inverse, les valeurs financières ont été fortement pénalisées (-4.87%) par la baisse des rendements des emprunts d’Etat. Plusieurs autres secteurs ont tiré le marché large vers le bas. Les technologies de l’information ont perdu -3.01% malgré l’évolution favorable des taux. Les services de communication (-2.67%) ont une nouvelle fois été plombés par Netflix (-7.44%) et FB Meta-Platforms (-4.95%). Les deux titres perdent près de 40% depuis le début de l’année. Les biens de consommation intermédiaire ont aussi chuté (-2.63%), dans la foulée de l’action Amazon (-5.30%).

Prime à la liquidité et aux valeurs refuges

Le rendement du T-note américain à 10 ans est retombé à +1.72%. Celui du Bund allemand de même échéance est revenu en territoire négatif (-0.07%), perdant 30 points de base en l’espace de cinq jours.

Les obligations d’entreprises américaines de notation “investissement” ont enfin mis un terme à huit semaines de pertes d’affilée avec une progression modeste de +0.07%. Le retournement de tendance pour cette classe d’actifs a cependant été plus marqué en Europe (+1.58%). En revanche, la fuite vers la qualité a pénalisé les titres à haut rendement (-0.53% en Europe et -0.13% outre-Atlantique). La dette émergente s’est effondrée (-4.43% en devises locales) dans le sillage de la hausse des matières premières et du renforcement du billet vert (indice dollar en hausse de +1.97%), qui joue pleinement son rôle de valeur refuge. La paire EUR-USD est ainsi passée en dessous de 1.10 (-4.30% en variation hebdomadaire). Enfin, l’or brille de mille feux, se rapprochant maintenant des 2 000 dollars l’once (+4.31%, cours spot à 1 970.70 dollars). Le métal jaune attire les investisseurs effrayés par le chaos ukrainien.

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