TRIPOLI, 23 novembre (Reuters) - Le gouvernement libyen reconnu par les Nations unies a promis jeudi d'enquêter sur la vente de migrants africains comme esclaves en Libye et de traduire en justice les responsables de ce trafic.

Cet engagement de Tripoli répond au tollé suscité en Afrique et en Europe par une récente vidéo de la chaîne américaine CNN montrant des migrants d'Afrique subsaharienne vendus aux enchères près de la capitale libyenne.

"Des instructions directes ont été données pour former une commission d'enquête afin de découvrir la vérité, de capturer les malfaiteurs et les responsables et de les traduire devant la justice", a déclaré le ministre de l'Intérieur Aref al Khodja à des journalistes à Tripoli.

"Nous sommes actuellement en train d'attendre les résultats des investigations qui, je pense, sont proches de leur conclusion", a-t-il ajouté.

Beaucoup de Libyens ont réagi avec colère aux condamnations de la communauté internationale, soulignant que l'Union européenne s'emploie à freiner le passage des migrants vers l'Italie, ce qui conduit à une aggravation de leur situation en Libye.

"Nous exhortons les institutions locales et internationales à coopérer avec le bureau du procureur général et à fournir toute information qui aidera à faire la lumière", a déclaré la présidence du gouvernement libyen dans un communiqué.

"Nous, en Libye, sommes victimes de l'immigration illégale et n'en sommes pas la source", a-t-elle estimé.

Une résolution préconisant des mesures plus fermes contre le trafic d'êtres humains et l'esclavage moderne dans le monde a été approuvée à l'unanimité, mardi, par le Conseil de sécurité des Nations unies.

La France a demandé mercredi une nouvelle réunion des Quinze pour évoquer la situation spécifique des migrants en Libye.

La mission de l'Onu en Libye a dit mercredi qu'elle oeuvrait avec le gouvernement de Tripoli à la création d'un mécanisme transparent de surveillance pour protéger les migrants contre les exactions. (Hani Amara; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)