(Actualisé § 2 avec prolongation de leur garde à vue)

BOSTON, Massachusetts, 1er mai (Reuters) - Trois nouveaux suspects ont été inculpés mercredi dans l'Etat du Massachusetts pour avoir fait obstruction à l'enquête menée sur l'attentat à la bombe de Boston, qui fit trois morts le 15 avril sur la ligne d'arrivée du marathon.

Leur garde à vue a été prolongée à l'issue de leur comparution initiale devant un magistrat.

Selon des documents judiciaires, Azamat Tajaiakov et Dias Kadirbaiev ont été inculpés pour avoir fait obstruction au cours de la justice en se débarrassant d'un sac à dos contenant des feux d'artifice ainsi qu'un ordinateur portable appartenant à Djokhar Tsarnaev, l'un des deux frères d'origine tchétchène soupçonnés d'avoir commis l'attentat.

Ils sont passibles d'une peine maximale de cinq ans de prison et d'une amende de 250.000 dollars si leur culpabilité était établie.

Le parquet a également inculpé un troisième homme, Robert Philippos, pour fausses déclarations aux enquêteurs. Il risque huit ans de prison maximum et 250.000 dollars d'amende.

Les trois nouveaux suspects ont été interrogés par la police pour des faits survenus après les explosions mais ne sont pas inculpés pour une implication directe à l'attentat, ont précisé les autorités. Ils ont été présentés comme des amis de Djokhar Tsarnaev.

D'après des documents du tribunal rendus publics, les trois hommes ont admis aux enquêteurs avoir fait disparaître le sac à dos de Djokhar Tsarnaev dans sa chambre le 18 avril, le jour de la diffusion par la police de photos des frères Tsarnaev présentés comme des suspects.

L'enquête sur le double attentat, qui a également fait 264 blessés, n'avait débouché pour l'instant que sur l'arrestation le 19 avril d'un jeune homme d'origine tchétchène, Djokhar Tsarnaev, 19 ans, tandis que son frère Tamerlan avait été tué la veille dans une fusillade avec les forces de l'ordre.

Deux des individus entendus par la police sont des étudiants de nationalité kazakhe soupçonnés d'avoir jeté un sac à dos à la demande de Djokhar Tsarnaev, a déclaré un enquêteur. Ils sont déjà détenus par les services de l'immigration pour violation des conditions de leur visa.

La troisième personne interrogée est un ressortissant américain, a dit cet enquêteur sans autre détail.

L'avocat d'un de ces suspects, identifié sous le nom de Dias Kadirbaiev, a déclaré que son client n'était "pas une cible" dans l'enquête sur l'attentat, sans entrer dans les détails. Il a dit que son client coopérait pleinement avec les enquêteurs et "voulait rentrer au Kazakhstan".

PERQUISITION

Djokhar Tsarnaev, détenu dans une prison médicalisée, a été inculpé d'utilisation d'une arme de destruction massive et de destruction avec intention de nuire ayant entraîné la mort, des charges passibles de la peine de mort.

Les frères Tsarnaev ont été repérés par le FBI sur les images tournées à l'arrivée du marathon. Les enquêteurs ont établi que des cocottes-minutes bourrées de poudre à canon et de métal avaient provoqué les explosions.

Selon l'édition de lundi du Wall Street Journal, les enquêteurs ont retrouvé de l'ADN féminine sur au moins une des deux bombes. Le FBI n'a souhaité faire aucun commentaire.

Lundi également, les enquêteurs fédéraux ont emporté des sacs d'éléments de preuve, dont certains contenant des échantillons d'ADN, de la maison où vivait la veuve de Tamerlan.

Le FBI, qui cherche des preuves que les deux frères ont bien assemblé les bombes, a passé plusieurs heures dans la maison des parents de Katherine Russell à North Kingstown, dans l'Etat de Rhode Island.

L'avocat de Katherine Russell, 24 ans, a déclaré la semaine dernière que sa cliente coopérait pleinement avec la police.

La jeune femme vivait avec Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, et leur fille à Cambridge, dans le Massachusetts.

Le corps de Tamerlan Tsarnaev n'a toujours pas été réclamé par sa famille, a indiqué un représentant des services de médecine légale du Massachusetts.

"Nous n'avons toujours pas été contactés par la famille", a déclaré Terrel Harris.

Les parents des frères Tsarnaev, qui vivent dans le Nord-Caucase russe, ont déclaré dans des interviews qu'ils ne croyaient pas à la responsabilité de leurs fils dans les attentats. (Scott Malone, avec Aaron Pressman; Pascal Liétout, Jean-Stéphane Brosse et Jean-Loup Fiévet pour le service français)