Le rebond des marchés actions occidentaux vendredi a ragaillardi les investisseurs, après un début de semaine éprouvant. La méforme des grosses valeurs technologiques ou des stars du luxe a pris fin, mais bien malin celui qui pourra dire si c'est permanent ou définitif. En attendant, les publications trimestrielles continuent et trois grosses banques centrales entrent dans l'arène.

Sur le papier, la politique monétaire est un exercice relativement simple. La banque centrale s'assure que ses taux directeurs sont adaptés pour garantir un développement économique harmonieux. En cas de coup de frein, elle les réduit pour faire entrer de l'argent frais meilleur marché dans le circuit. Et si la machine s'emballe, elle relève les taux pour éviter la surchauffe et les déséquilibres. Ça, c'est pour la théorie, parce qu'en pratique, il existe plein de variables qui viennent compliquer ce processus. Des variables intrinsèques à l'économie du pays concerné, mais aussi des variables en provenance de l'extérieur. Ainsi, les politiques des banques centrales ne fonctionnent pas forcément au diapason, ni au même rythme.

Si les choses se passent comme les économistes le pronostiquent, nous devrions en avoir une belle illustration cette semaine avec une triplette composée de la Banque du Japon, de la Réserve Fédérale des Etats-Unis et de la Banque d'Angleterre. Les trois banques centrales devraient prendre chacune une orientation différente. La BOJ, qui essuiera les plâtres mercredi à l'aube, va probablement relever ses taux directeurs de 0,10 point. Les taux japonais ont déjà été resserrés de 0,1% en mars dernier, pour la première fois depuis 15 ans. Il s'agirait donc d'un second mouvement à l'heure où le pays retrouve enfin un peu d'inflation. Pour autant, seule une courte majorité d'économistes misent sur ce tour de vis. La décision n'est donc pas complètement acquise.

Ce n'est pas le cas de la Fed, qui devrait maintenir un statu quo tout en renforçant l'hypothèse d'une première baisse de taux dans le cycle actuel lors de la prochaine réunion, celle de septembre. Les dernières statistiques publiées vendredi (inflation PCE) ont renforcé ce scénario. Les contrats à terme montrent même que le marché a commencé à intégrer trois baisses de taux d'ici la fin de l'année. Ceci dit, les investisseurs sont souvent trop optimistes, et un peu filous : ils crient trois baisses de taux à qui veut l'entendre, pour être sûrs d'en avoir deux. La Fed n'a pas trop de pression actuellement sur le calendrier, car si l'inflation continue à baisser, les données d'activité sont toujours compatibles avec une économie qui se comporte plutôt bien. Une sorte d'économie en mousse, dirait ma grand-mère, qui se fait un peu malaxer mais qui reprend sa forme initiale (pas ma grand-mère, l'économie). Ce scénario de baisse de taux qui se profile alimente le courant acheteur sur les valeurs moyennes et moins qualitatives aux Etats-Unis, au détriment des vedettes de la technologie.

Tour de vis au Japon, attentisme aux Etats-Unis… il manque l'assouplissement dans ma liste, et c'est la Banque d'Angleterre qui s'y colle. Les spécialistes pensent que le principal taux directeur britannique sera réduit, jeudi, de 5,25 à 5%, même s'ils jugent que les membres de la BOE seront partagés. L'économie du Royaume-Uni est toujours faiblarde, ce qui justifie un coup de pouce même si l'inflation menace toujours. Le courant dominant sur le marché mise sur un cycle d'assouplissement lent et incertain après cette première détente.

Les banques centrales vont donc prendre de la place cette semaine, aux côtés d'une nuée de résultats d'entreprises. En Europe, Heineken, L'Oréal, Airbus, HSBC, Schneider, Shell et AXA se profilent. Aux Etats-Unis, Microsoft, Apple, Meta et Amazon tenteront de faire oublier Tesla et Alphabet, qui se sont rangées du côté des déceptions. Outre-Atlantique, 75% des sociétés du S&P500 auront présenté leurs résultats du second trimestre d'ici la fin de la semaine, contre 41% actuellement. C'est donc une semaine charnière après un début un peu poussif. Il y a eu de nombreux avertissements en Europe. Aux Etats-Unis, le bilan est pour l'instant plus nuancé : les bénéfices sont en hausse mais les bonnes surprises sont plus rares qu'à l'accoutumée. En revanche, les chiffres d'affaires sont à la peine. Des deux côtés de l'Atlantique, il apparaît que le consommateur a tendance à moins dépenser, ce qui constitue la dernière des craintes en date du côté des professionnels de la finance.

Les autres principales informations à ne pas rater pour bien démarrer la semaine :

  • Aux Etats-Unis, les derniers sondages montrent que Kamala Harris se rapproche de Donald Trump, qui n'a plus que 0 à 2 points d'avance dans les enquêtes. L'élection présidentielle américaine est relancée, même si les milieux d'affaires continuent à donner le candidat républicain gagnant.
  • Les tensions au Moyen-Orient sont montées d'un cran après des tirs de roquette meurtriers du Hezbollah sur Israël depuis le Liban.
  • En Chine, une réunion du Politburo doit avoir lieu cette semaine. Le marché espère des éclaircissements voire des avancées dans la relance économique, après les annonces faites lors du plénum du parti communiste il y a deux semaines.
  • Les pays du G20 s'engagent à coopérer pour taxer les "super-riches", dans une déclaration d'intention commune. C'est donc un engagement de coopérer à l'avenir. Autant dire que les lignes auront du mal à bouger.

En Asie-Pacifique ce matin, Tokyo met fin à huit séances consécutives de baisse par un gros rebond de 2,5%. Hong Kong et Séoul sont en vive hausse de 1,4%, pendant que Sydney (+0,8%) et Bombay (+0,4%) évoluent aussi dans le vert. Seule la Chine continentale perd du terrain ce matin, avec un CSI300 en retrait de 0,35% en fin de séance. Les indicateurs avancés européens sont haussiers, avec des futures américains bien ancrés dans le vert.

Le CAC40 démarre la séance en hausse de 0,1% à 7528 points. Le SMI gagne 0,4% à 12 285 points. Le Bel20 est en hausse de 0,4% à 4105 points.

Les temps forts économiques du jour

Il n'y aura pas d'indicateur majeur aujourd'hui. Tout l'agenda ici.

L'euro s'échange à 1,0862 USD. L'once d'or varie peu à 2393 USD. Le pétrole souffre, avec un Brent de Mer du Nord à 80,53 USD le baril et un brut léger américain WTI à 77,06 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans recule à 4,18%. Le bitcoin se négocie 69 400 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Air Liquide : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours relevé de 175 à 176 EUR. HSBC maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours relevé de 164,545 à 169 EUR.
  • AMS-Osram Ag : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché et réduit l'objectif de cours de 1,90 à 1,80 CHF.
  • Amundi : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours relevé de 72 à 73 EUR. Goldman Sachs maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 75 à 77 EUR.
  • BNP Paribas : Morgan Stanley maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours relevé de 82 à 86 EUR.
  • Bouygues : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 43 à 40 EUR.
  • Bureau Veritas : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation d'accumuler avec un objectif de cours relevé de 30,70 à 31,20 EUR. RBC Capital maintient sa recommandation de performance sectorielle et relève l'objectif de cours de 27 à 29 EUR.
  • Capgemini : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours réduit de 250 à 210 EUR. Bernstein maintient sa recommandation de surperformance et réduit l'objectif de cours de 262 à 230 EUR. JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 210 à 200 EUR. Morgan Stanley maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 214 à 200 EUR.
  • Compagnie Financière Richemont : Bernstein maintient sa recommandation de surperformance et réduit l'objectif de cours de 169 à 155 CHF.
  • Dassault Systèmes : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation d'accumuler avec un objectif de cours relevé de 40,20 à 41,10 EUR.
  • Drax Group : Morgan Stanley dégrade à pondération de marché depuis surpondérer avec un objectif de cours relevé de 650 GBX à 670 GBX.
  • Edenred : Goldman Sachs maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 60 à 53,50 EUR.
  • EssilorLuxottica : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation de réduction avec un objectif de cours réduit de 202 à 195 EUR.
  • Eurofins Scientific : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer et relève l'objectif de cours de 60 à 65 EUR. Citigroup reste à neutre avec un objectif de cours relevé de 47 à 54 EUR. Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 48 à 46 EUR.
  • Euronext : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation accumuler et réduit l'objectif de cours de 103 à 102 EUR. Keefe Bruyette & Woods maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours relevé de 104 à 105 EUR.
  • Evotec : Morgan Stanley dégrade de surpondérer à pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 28 EUR à 12 EUR.
  • Fnac Darty : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché et réduit l'objectif de cours de 33 à 32 EUR.
  • Forbo Holding : Stifel maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 1125 à 1015 CHF.
  • GTT : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 173 à 175 EUR.
  • Hermès International : CICC maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours réduit de 2200 à 2100 EUR.
  • Hugo Boss : Stifel dégrade d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 56 EUR à 40 EUR.
  • Ipsen : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché et réduit l'objectif de cours de 130 à 115 EUR. Deutsche Bank maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 115 à 112 EUR.
  • Kering : HSBC maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 350 à 290 EUR.
  • L'Oréal : Evercore ISI maintient sa recommandation en ligne et réduit l'objectif de cours de 450 à 445 EUR.
  • Lonza Group : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 655 à 700 CHF.
  • Moncler : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 66 à 64 EUR.
  • Nestlé : Bank Vontobel AG maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 112 à 105 CHF. Consumer Edge Research maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 108 CHF à 95 CHF.
  • Nexity : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 15 à 11 EUR.
  • Renault : Bernstein maintient sa recommandation de surperformance et réduit l'objectif de cours de 61 à 60 EUR. Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 60 à 58 EUR.
  • Saint-Gobain : Morgan Stanley maintient sa recommandation de surpondérer et relève l'objectif de cours de 90 à 91 EUR.
  • Sartorius Stedim Biotech : BNP Paribas Exane reprend le suivi à surperformance avec un objectif de cours réduit de 240 EUR à 208 EUR. JP Morgan maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 275 à 240 EUR.
  • Soitec : HSBC maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 184 à 181 EUR.
  • SRP Groupe : Euroland Corporate maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 1,75 à 1,40 EUR. Greensome Finance maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 1,76 à 1,45 EUR.
  • Stora Enso : BNP Paribas Exane reprend la couverture avec une recommandation de sousperformance et relève l'objectif de cours de 9,80 à 10,30 EUR.
  • Swatch Group : Bernstein maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours réduit de 247 à 222 CHF.
  • Temenos : Bank Vontobel AG maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 72 à 68 CHF.
  • TotalEnergies : Gerdes Energy Research LLC maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 85 à 86 USD.
  • UCB : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer et relève l'objectif de cours de 160 à 175 EUR. Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 167 à 185 EUR.
  • Vinci : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 135 à 138 EUR.
  • Zehnder Group Ag : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 54 à 53 CHF.
  • Zurich Insurance Group Ltd : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 490 à 475 CHF.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

Dans le vaste monde

Annonces importantes (et moins importantes)                                                                                                                                                                                

D'Europe

  • Heineken relève ses prévisions pour l'exercice malgré un premier semestre raté et des dépréciations d'actifs.
  • Philips affiche un bénéfice supérieur à celui du deuxième trimestre, grâce à des commandes en Amérique du Nord.
  • Entain prévoit une croissance plus importante du chiffre d'affaires en glissement annuel au second semestre et jusqu'en 2025 pour BetMGM.
  • Pearson annonce une croissance de 4 % de son bénéfice d'exploitation au premier semestre.
  • Roche veut accélérer la mise au point d'une pilule amaigrissante pour concurrencer ses rivaux, selon le FT.
  • Tesco rachète des actions pour un montant de 515 millions de dollars dans le cadre de la deuxième tranche de son programme de rachat.
  • ENI pourrait comptabiliser plus de 8 milliards d'euros de produits nets de cessions d'ici 2027, selon son patron.
  • AMS-Osram réduit largement sa perte au 2e trimestre.
  • Les principales publications du jour : Heineken, Philips, Pearson, Acciona, DiaSorin, Imerys, Iren, Lottomatica

Des Amériques

D'Asie Pacifique et d'ailleurs

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Lectures